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18 septembre 2007 2 18 /09 /septembre /2007 12:55
Ce week-end, nous partons pour la Suisse romande. Si j’ai choisi cette destination, c’est pour combiner une belle randonnée, dans un secteur que nous ne connaissons pas, à l’exposition sur Samivel (au Château de St Maurice) qui se termine à la fin du mois.
J’ai établi un programme relativement chargé pour ces 48h, qui allie culture, randonnée et détente et doit nous amener du lac Léman aux pieds du Grand Muveran, en passant par St Maurice et les thermes de Lavey-les-Bains.


Samedi 15 septembre : St Gingolph, 10h00 - Un panache de fumée annonce l’arrivée du «Rhône», bateau à vapeur de la Compagnie Générale de Navigation. Ces navires à roues à aubes, au profil si caractéristique ont été introduits sur le lac Léman à la fin du XIXème. 8 sont encore en activité et si certains ont été modernisés (motorisation diesel), 6 utilisent toujours la vapeur pour fonctionner, et il est possible d’observer pistons, bielles et manivelles en pleine action au cœur du navire. C’est le cas du «Rhône», mais ici, les bielles sont lubrifiées sous pression et la machinerie est donc malheureusement partiellement camouflée par 2 énormes «capots».

Le bateau file vers la riviera vaudoise. Nous passons l’embouchure du Rhône dont les eaux laiteuses se jettent dans le Léman. En rive gauche, c’est le canton du Valais avec le Chablais franco-suisse et les Dents du Midi que l’on devine dans un ciel bleu mais légèrement brumeux ; en rive droite, c’est l’extrémité Sud-Est du canton de Vaud qui forme ici une enclave montagneuse coincée entre les cantons de Fribourg au Nord, de Berne à l’Est et du Valais au Sud. Ces Alpes vaudoises, qui accueilleront nos pas dès demain, culminent au sommet des Diablerets (3210m), et prolongent naturellement les Alpes bernoises, auxquelles elles sont communément rattachées.

Nous approchons maintenant du château de Chillon, imposante forteresse s’avançant sur le lac et but de notre excursion matinale. Le cadre est de toute beauté malgré le double ruban de l’autoroute suspendu quelques centaines de mètres au dessus.


Contrôlant l’accès entre le plateau romand et la plaine du Rhône, l’édifice fût tour à tour savoyard, bernois et enfin vaudois. Nous visitons cette vaste bâtisse, témoin de l’architecture féodale. En point d’orgue, nous parcourons le chemin de ronde et grimpons dans le donjon, qui offre des vues imprenables sur les cours intérieures de l’édifice et sur le lac et les montagnes du Chablais.

Le retour sur St Gingolph s’effectue à bord du «Vevey», autre vapeur, mais à motorisation Diesel (depuis 1955), qui fête ses 100 ans cette année. De là, nous prenons la route pour St Maurice.



Installé au pied d’un verrou glaciaire enserrant la vallée du Rhône, cette citée est à la fois une place stratégique et le siège d’une importante abbaye (nous sommes en Valais, terre catholique tandis que le Canton de Vaud est protestant).

Le site religieux : L’abbaye est fondée en 515 par le roi burgonde Sigismond sur un précédent sanctuaire, abritant les restes de Maurice d’Agaune et ses compagnons martyrs. Au IIIème siècle, ces soldats thébains au service de Rome, auraient été exécutés pour avoir refusé de persécuter des chrétiens près d’Octodure (actuelle Martigny).

Grand propriétaire terrien, le monastère jouera un rôle politique important durant le moyen-âge, grâce à son statut «d’abbaye territoriale», lui permettant d’exercer directement son pouvoir sur les 5 paroisses de son territoire.

Plus ancienne abbaye d’Europe occidentale en activité à avoir été occupée en permanence, elle abrite aujourd’hui une congrégation de chanoines réguliers de St Augustin.

L’église, reconstruite à plusieurs reprises, est consacrée Basilique mineure en 1948. Alors que nous la visitons, nous avons la chance d’assister à un récital du chœur d’hommes de la Schola de Sion. Un «Agnus Dei» solennel accompagne nos pas dans ce lieu millénaire.

La place forte : La position de St Maurice, occupant un étroit défilé sur le Rhône, lui permet de contrôler facilement l’accès aux cols transalpins du Grand St Bernard et du Simplon. Mais le Château n’est que la partie visible d’un important réseau de fortifications mis en place au cours des derniers siècles.

Au XIXème, sous la pression d'un nouveau risque de conflit européen, des fortifications bastionnées sont élevées au dessus du défilé, pour tenir le pont du Rhône, selon les plans du futur Général Dufour.

A la veille de la seconde guerre mondiale, ces fortifications sont reprises dans un plan plus global visant à protéger les axes de communication stratégiques du pays. Le plateau suisse étant difficilement défendable face à une invasion allemande, le Général Guisan fait alors des Alpes une véritable forteresse : le Réduit National. La montagne est ainsi truffée d’ouvrages militaires et de galeries à la manière d’un gruyère (oups !… d’un emmental, le gruyère est un fromage suisse sans trous!).

Le château abrite aujourd’hui des expositions temporaires. Et si nous sommes là ce week-end, c’est surtout pour la rétrospective sur Samivel, né il y a un siècle. Mais cette exposition mérite à elle seule un article dans ce blog, j’y reviendrai donc très bientôt.

Quittant St Maurice, nous remontons depuis Bex la vallée escarpée de l’Avançon jusqu’à Pont-de-Nant, terminus de la route. Départ de nombreuses randonnées, Pont-de-Nant se situe à l’entrée de la Réserve du vallon de Nant et regroupe un jardin alpin (la Thomasia) et une auberge où nous logerons ce soir.

En cette saison, le jardin alpin est assez pauvre en fleurs et nous préférons flâner vers le vallon de Nant avant de nous attabler autour d’un Papet vaudois. Ce plat local se compose d’une fondue de poireaux et pommes de terre, accompagnée d’une saucisse aux choux. Un verre de rouge du Chablais agrémente ce copieux et délicieux dîner.

Tandis que nous nous installons dans le dortoir, un sympathique air d’accordéon monte de la salle à manger. Il est rapidement suivi par quelques voies chauffées par l’alcool et nous serons réveillés vers minuit par ces tardifs fêtards venus se coucher. Leurs éclats de rires laisseront rapidement place à des ronflements tout aussi gras et peu discrets. Merci encore à ce pharmacien parisien qui inventa en 1918 les célèbres bouchons d’oreille à base de cire et de coton !






Dimanche 16 septembre : L’aérienne Pointe des Savolaires était mon objectif premier, mais j’ai du négocier avec Estelle les 1200m d’un trop raide dénivelé. Du coup, nous partons pour une balade plus facile (900m) au pied du Lion d’Argentine, et qui nous offrira finalement une vue plus dégagée sur le secteur. L’ascension solitaire de ce sommet me tente (400m de plus) mais François Labande qui propose cette sortie «dans les montagnes de suisse romande» qualifie les pentes terminales de «raides, glissantes parfois, pratiquement dépourvues de sentier, un peu exposées, et demandant donc beaucoup de prudence». Ce sera pour une autre fois…
Le soleil est levé depuis bientôt une heure lorsque nous entamons notre randonnée, mais la verticalité des lieux nous maintient dans l’ombre du Grand Muveran. Le sentier, qui évite la piste d’alpage, monte à travers une forêt où les teintes d’automne sont déjà bien présentes. Nous la quittons et débouchons au chalet du Richard.

Le soleil illumine la crête calcaire de l’Argentine alors que nous passons sous les barres et glaciers suspendus de Plan Névé et arrivons sur l’alpage de la Vare. Quelques Yourtes occupent les environs et donnent au lieu des airs d’Asie centrale. Derrière nous, dans l’enfilade de la Pointe des Savolaires, les Dents du Midi se présentent sous leur profil le plus impressionnant.

Après avoir traversé une vaste étendue plane et caillouteuse, nous quittons le sentier du col des Essets et prenons à gauche le chemin de l’alpage de Bovonne. Nous rejoignons le soleil pour cette ultime montée sur les flancs de l’Argentine. Le sentier traverse quelques dalles calcaires qui réverbèrent la chaleur et comme il n’y a pas un brin d’air, l’ambiance est étouffante.

Arrivé au pied du «Lion», nous basculons sur l’autre flanc de l’Argentine. Le sentier traverse une zone pentue et ravinée et un troupeau de moutons, encadré par un Patou, occupe le passage. Nous tentons une première approche, mais le jeune chien nous tient à l’œil. Nous contournons au maximum les ovins par le bas, mais il nous faut ensuite rejoindre le sentier, seul passage au milieu de ravines ébouleuses. Le gardien des lieux veille et tandis que nous avançons lentement, il se met à aboyer… nous continuons et il vient à notre rencontre… il est maintenant juste derrière nous et aboie de plus en plus fort. Nous gardons notre calme, mais il finit par attraper et tirer la veste d’Estelle… qui en est quitte pour une grosse frayeur, mais nous sommes passés !

Le sentier descend maintenant sur l’alpage de Bovonne et nous offre une vue imprenable sur les Diablerets, le miroir d’Argentine, le Grand Muveran et le Vallon de Nant qui se termine par les Dents de Morcles.

Nous replongeons alors sur la vallée de l’Avançon par de raides lacets à travers une forêt d’épicéas. Le sous bois humide est riche de nombreux champignons et nous recoupons plusieurs petits ruisseaux. Au détour du chemin, nous tombons nez à nez avec un sympathique adepte de la «randonnue» avec qui nous bavardons quelques instants avant d’arriver aux Plans-sur-Bex.


Des plans, nous remontons sur Pont-de-Nant par le sentier des échelles et sa volée d’escalier en bois longeant le tumultueux torrent d’Avançon. De retour à notre point de départ, le site est méconnaissable : le parking est plein, les voitures sont partout, le long de la route, à l’entrée des sentiers… Nous trouvons néanmoins un coin tranquille pour pique-niquer puis redescendons dans la vallée du Rhône, où les bains de Lavey nous attendent pour 2 heures de piscine, jets hydromassants, sauna, hammam et autres plaisirs aquatiques, le tout au pied de la Dent de Morcles.
Mais il nous faut déjà repartir, car ce soir, Philippe, parrain d’Estelle et randonneur devant l’éternel, est de passage chez nous. Et nous avons promis de fêter dignement avec lui son dernier jour de travail avant une retraite bien méritée.


Le concert de Police (à Genève) et ses 30'000 spectateurs (on y serait bien allé...), combiné au week-end du Jeûne fédéral nous ralentissent un peu sur la route du retour, mais tous les "objectifs" de ce superbe week-end ont été remplis, et ce n'est donc pas une petite heure de retard qui va entamer notre bonne humeur!

 
  Au pied du Lion d'Argentine

Type : B
Localisation : Canton de Vaud (carte de situation)
Point de départ : Le Perréon (D133)
Itinéraire : Pont-de-Nant - Le Richard - La Vare - Sur Champ - alpage de Bovonne - Plans-sur-Bex - Pont-de-Nant
Distance : 12 km
Dénivelé positif : 915 m
Carte : CN1225 «Les Diablerets» de l'Office Fédéral de Topographie (Suisse)
Topo : D'après la carte


Sortie n°187 réalisée le 16/09/07 avec Estelle
 
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commentaires

T
Bravo pour votre blog, j'aime beaucoup la façon tourisme avec les détails. Merci de continuer à nous faire découvrir vos autres découvertes.
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