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11 novembre 2007 7 11 /11 /novembre /2007 10:01
Vacances de Toussaint obligent, nous descendons passer quelques jours sur la côte, pour les 60 ans du père d’Estelle. L’occasion aussi de faire une «pause découverte» en chemin, dans les Alpes de Haute Provence, entre le col de Maure et Digne-les-Bains.

Jeudi 1er novembre : Nous voilà partis. Passé le col Bayard, nous quittons enfin la grisaille des Alpes du Nord pour le généreux soleil des Alpes du Sud, qui nous autorise un déjeuner en terrasse dans la vieille ville de Gap.

Nous remontons ensuite la vallée de la Durance jusqu’au lac artificiel de Serre-Ponçon, à l’entrée de la vallée de l’Ubaye, puis rejoignons la vallée de la Blanche et le bassin de Seyne-les-Alpes par le Col St Jean.

Important centre protestant jusqu’à la révocation de l’Edit de Nantes, Seyne reste avant tout une place forte. En effet, dès 1388, la vallée voisine de l’Ubaye passe aux mains du Duché de Savoie et la ville devient alors un site stratégique défendant l’accès à la Provence (française). En 1690 la citadelle est fortifiée et Vauban confie à Richerand le soin de l’agrandir, mais les coûts élevés et le traité d’Utrecht (1713) rattachant l’Ubaye à la France rendent le projet obsolète.

La région est également spécialisée dans l’élevage du mulet, animal de bât bien adapté aux sentiers escarpés de montagne. La ville de Seyne organise d’ailleurs depuis 1923 un concours mulassier (le dernier en France) chaque deuxième Samedi du mois d’Août.

Après avoir franchi le col de Maure, nous nous engageons dans l’étroite vallée du Bès et entrons dans la Réserve Naturelle Géologique de Haute-Provence. Les couches sédimentaires déposées au fond de l’Océan Alpin durant l’ère Secondaire s’entremêlent ici de façon complexe, se chevauchant en grande partie (nappe de Digne). Nous sommes bien loin de l’organisation stricte des chaînons subalpins des Alpes du Nord, où se succèdent des massifs bien identifiés (Haut-Giffre, Bornes, Bauges, Chartreuse et Vercors).


Le Bès, principal affluent de la Bléone, recoupe perpendiculairement le relief durant son parcours, créant de magnifiques clues : Après Verdaches, il forme une gorge profonde dans les grès triasiques, puis, après Barles, il entaille par deux fois les massives barres calcaires du tithonique dressées à la verticale.

Plus au sud, nous nous arrêtons pour une petite marche de quelques kilomètres (1h30 A/R) pour aller voir un Ichtyosaure fossilisé au milieu des robines. Il est conservé sous verre en pleine nature et, sans les panneaux explicatifs, nous aurions eu bien du mal à identifier les restes de ce saurien aquatique d’un autre âge.

Nous terminons notre excursion géologique aux portes de Digne face à l’impressionnante dalle aux ammonites qu’on ne peut louper de la route. 1500 ammonites rassemblées ici par les courants marins s’étalent sur près de 350m².

La journée prend fin tandis que nous rebroussons chemin et remontons toute la vallée pour atteindre le village d’Auzet et la chambre d’hôte où nous passerons les 2 prochaines nuits. Nous sommes chaleureusement accueillis par nos hôtes, un jeune couple installé ici depuis peu.






Vendredi 2 novembre : Nous partons à l'ascension du sommet des Monges, point culminant du secteur. Dès 8h00, nous sommes à Barles, et engageons la voiture sur la piste longeant le torrent du Descoure. Cette dernière est normalement carrossable jusqu’à un gué permettant d’atteindre le hameau de Vaux, mais nous nous arrêtons à mi-parcours (1,5 km), face à une profonde ornière boueuse que nous ne souhaitons pas franchir.

20 minutes de marche plus tard, nous arrivons au parking terminal de la piste. La traversée du hameau abandonné de Vaux se déroule au milieu de feuillus aux couleurs dorées, puis se prolonge le long d’anciennes terres agricoles, parmi les lavandes, genets, églantiers et graminées couleur de paille. A l’ubac, sur la rive opposée, s’étend une pinède qui, au fur et à mesure que nous montons, cède la place à un mélézin flamboyant.

La pente se redresse et nous attaquons les lacets du col de Clapouse. Nous dépassons le refuge autarcique du Seignas, posé à une centaine de mètres sur notre droite, puis débouchons au col. Nous sommes au milieu des alpages. Les douces croupes herbeuses qui nous entourent sont dominées par le cirque rocheux des Monges.
 
Un couple de randonneurs nantais vient à notre rencontre pour s’informer de l’itinéraire à suivre. Après quelques échanges, nous poursuivons notre route sur le GR6 en direction du col de la Croix de Veyre: un troupeau de mouflons occupe les lieux. Pour les éviter et les observer sereinement, nous grimpons alors directement vers la crête. Mais quelques minutes plus tard, d’autres randonneurs débarquent et les font malheureusement fuir.

Alors que les faces Nord et Ouest sont armées de falaises calcaires, la crête des Monges forme un doux replat que nous longeons jusqu’au sommet avant de nous poser sur le promontoire de Coste Belle pour y déjeuner.

Le panorama est exceptionnel : Montagne de Lure, Ventoux, Devoluy, Champsaur, Ecrins… Plus à l’Est, le Mercantour nous reste caché par la montagne de la Blanche, la Tête de l’Estrop et les Préalpes de Digne d’où seul le Grand Coyer émerge.

La descente s’effectue le long de la crête nord-ouest, au relief ruiniforme. Nous rejoignons alors la crête de Raus et quittons le sentier pour couper au plus court, à travers les pierriers.

Quelques mouflons dévalent soudain la pente vers nous, mais nous ayant repérés ils fuient maladroitement, provoquant la chute de pierres grosses comme des ballons de foot que nous évitons heureusement en quittant rapidement notre place.

Ayant rejoint la piste du lac des Monges, l’heure déjà avancée de ces trop courtes journées d’automne nous incite à ne pas nous attarder et remonter vers le col de Clapouse. Nous quittons la forêt d’or des mélèzes pour une hêtraie défeuillée où nous croisons quelques cavaliers itinérants.

A l’ombre des Monges, la température fraîchit et nous hâtons le pas alors que le soleil se couche, embrasant les sommets de Blayeul et de l’Estrop. Nous arrivons à la voiture pour 18h, juste à temps, le crépuscule faisant place à la nuit.
 
Nous dînons avec nos hôtes et repartons dès le lendemain matin pour notre destination finale.




En 3 bonnes heures, nous parcourons la pittoresque Route Napoléon, malgré les nombreux camping-cars ! Les cols se succèdent, recoupant les chaînons calcaires des Préalpes de Digne, Castellane puis Grasse… enfin voilà la mer !



 
  Les Monges (2115m)

Type : BS
Localisation : Alpes de Haute-Provence (carte de situation)
Point de départ : Barles (D900a)
Itinéraire : Piste du hameau de Vaux - col de Clapouse - col de la Croix de Veyre - les Monges - lac des Monges - col de Clapouse - Piste du hameau de Vaux
Distance : 17 km
Dénivelé positif : 1140 m
Carte : IGN TOP25 3439ET et 3339ET ou Didier Richard 1/50'000
«Alpes du Sud» (n°1)
Topo : D'après Iris Kürschner, Guide de randonnée «Alpes du Sud», aux éditions Rother, pp. 134-137

Sortie n°190 réalisée le 02/11/07 avec Estelle
 

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