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10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 20:45
En ce week-end prolongé, je retrouve Fred pour 3 jours de trek comme on les aime, c’est-à-dire en autonomie complète. Pour éviter la neige et le pesant matériel qui lui est associé, nous avons orienté nos investigations sur les Préalpes du Sud, aux altitudes moins élevées. Notre itinéraire doit nous conduire de Digne à St André-les-Alpes, au travers des vallées de la Bléone, de l’Asse et du Verdon.

Jeudi 30 avril : Mes 12 kg sur le dos, j’embarque un peu avant 7h, à bord du TGV en partance pour Aix-en Provence. 2h½ plus tard, c’est un bus des Lignes Express Régionales qui, remontant la Durance, me dépose à 11h15 à Digne, où je retrouve Fred.

Nous déjeunons à l’entrée du Boulevard Gassendi, illustre scientifique natif du pays, puis répartissons vivres et tentes dans nos sacs : me voilà bon pour 1 kg de plus ! Et c’est sous un ciel bleu plutôt inespéré quand on sait le temps qu’il a fait dans le Sud ces dernières semaines, que nous débutons notre périple.

Comme toujours, nos sujets de discussion ne manquent pas et nous arrivons, presque sans nous en rendre compte, (et en ayant au passage loupé l’aérien pas du Boudillon), au sommet sud de Cousson (1511m).

La vue est très étendue depuis ce belvédère où au XVIIème siècle déjà Gassendi observait les éclipses. Si notre horizon est en partie dominé par le relief des Préalpes, il s’ouvre au Sud-Ouest sur les plateaux molassiques de Provence (Valensole) où s’écoulent Asse et Bléone vers la vallée de la Durance. Au loin, on distingue même les chaînons provençaux de la Ste Beaume, de la Ste Victoire et de la montagne du Luberon…

Sur le cairn sommital s’éveillent au soleil des centaines de coccinelles, émergent de ce long et rude hiver. Tâches rouges sur ces pierres grises, elles me semblent des proies bien faciles pour de nombreux oiseaux !

Un peu plus loin sur la crête, la petite chapelle St Michel se dresse au bord du précipice. Nous prenons le risque d’en faire 2 fois le tour, afin de voir nos souhaits se réaliser comme le veut la tradition.

Nous descendons ensuite sur le pas puis le hameau d’Entrages où une pause bien méritée et un ravitaillement en eau sont les bienvenus. L’objectif du jour est rempli, mais la forme est là, alors nous continuons, remontant à travers les pins sylvestres jusqu’au col routier de Pierre Basse.

Sur la piste caillouteuse progressent, comme nous, de longues files de chenilles processionnaires à la recherche d’un site idéal pour effecteur leur nymphose. Un kilomètre plus loin, tandis que le soleil se couche, nous dépassons les ruines des Dourbettes et trouvons enfin une accueillante pelouse d’altitude pour monter notre campement.

A deux pas, des mouflons broutent paisiblement, et notre présence ne semble pas plus les troubler que ça. Malheureusement, mon approche photo que je croyais pourtant discrète finira par les faire fuir, en même temps que quelques chevreuils.

Au moment de nous coucher, Fred découvre avec horreur plusieurs tiques sur son pantalon, ce qui nous entraîne dans une séance d’inspection détaillée de nos jambes, vêtements et matériel! Ouf, pas d'autres parasites, nous voilà sains et saufs pour enfin pouvoir dormir. Mais c'était sans compter sur mon sac de couchage, resté trop longtemps compressé, et qui semble avoir perdu de son gonflant et donc de son isolant ! La fraîcheur de cette nuit à 1000m se fera gentiment sentir…



Vendredi 01 mai : Nous nous levons vers 6h30, se calant ainsi sur le soleil et le chant des oiseaux. Il en sera de même les jours suivants. Cela nous laisse largement le temps d’émerger, de déjeuner et de tout replier pour un démarrage raisonnable un peu après 8h.

Le ciel est toujours aussi bleu, mais nous progressons maintenant à l’ombre de la montagne de la Coupe, dont la barre rocheuse thitonique et titanesque nous domine. Quittant la piste forestière et le marquage de la GTPA (Grande Traversée des Préalpes), nous entamons une longue ascension jusqu’au pas de Labaud. Les sacs pèsent sur nos épaules et nos hanches déjà meurtries par une première journée de marche.

Arrivée au col, nous posons notre «barda» et prenons un peu d’altitude en rejoignant le point haut le plus proche, côté 1680m. Notre progression se fait sur le faîte de la falaise, le long de dalles rocheuses bien lisses. A notre gauche, le vide s’ouvre sur plusieurs centaines de mètres, tandis qu’à notre droite, la douce pente est couverte de buis, et fréquentée par quelques jeunes mouflons et leur mères fuyant à notre approche.


Là haut, nous découvrons alors avec émerveillement la crête calcaire qui s’étire sur près de 13 km jusqu’au sommet de Couard (1988m). Au premier plan, se dressent le doux massif des Monges et la montagne de Blayeul, puis, plus à l’Est, le croupe encore massivement enneigée du Cheval Blanc, tandis qu’à l’horizon se profilent les «Grandes Alpes» avec la Tête de l’Estrop (2961m) et plus loin le massif des Ecrins…

La descente du pas de Labaud est aussi longue que la montée. Mais ici, point d’ombrage, nous progressons à travers une «garide» en plein soleil, et l’arrivée au fond d’un vallon et de son rafraîchissant cours d’eau est un soulagement. Quelques chevaux en semi liberté fréquentent les abords du ruisseau, ce qui ne nous empêche pas de faire quelques ablutions et changer chaussettes et T-shirt avant de déjeuner.

Nous remontons alors le flanc de petites gorges et récupérons la route qui nous conduit jusqu’au village de Tartonne, installé au milieu d’un paysage caractéristique de roubines. La chaleur est toujours bien présente, mais quelques bourgeonnements dans le ciel nous font un peu d’ombre.

Au village, nous nous octroyons une longue pause au bord d’une fontaine-lavoir. La placette, sa chapelle et l’ombre bienfaisante d’un bel arbre forment, s’il on y ajoute le vieil homme à l’accent du midi venu nous faire la conversation, un tableau pittoresque à souhait. Ravitaillement en eau effectué, nous voilà repartis en grande forme, mais sous un ciel maintenant menaçant. Quelques gouttes nous accompagnent même au passage devant Notre-dame d’Entraigues, à la sortie de Tartonne.

Nous remontons ensuite le torrent de Salaou, dont le nom évoque la salinité de son eau. Plus loin, nous passons d’ailleurs au Puit Salé, site exploité depuis au moins le XVIIème siècle comme le précise le panneau informatif, avant d’atteindre la source salée proprement dite, non loin du col routier du Défens que nous évitons ainsi.

La salinité de l’eau provient de la dissolution des évaporites. Ces roches se sont formées ici au Trias, à partir de laugunes saumâtres alors que le climat était tropical, bien éloigné de l’ambiance actuelle!

Avec plusieurs kilomètres d’avance sur notre planning, une clairière nous accueille pour dormir, à 1300m d’altitude, face au col de Séoune. Ce soir encore la nuit sera fraîche pour moi, mais bien agréable tout de même. Et pour m’assoupir, j’aurai même droit aux aventures rocambolesques de Fred avec son autre compagnon de cordée (et de spéléo).



Samedi 02 mai : Troisième jour de marche. Le temps est toujours au beau fixe. En moins d’une heure nous franchissons le col de Séoune, et descendons sur le bassin de l’Issole. A l’horizon, la cime encore très enneigée du Grand Coyer nous rappelle quelques bons souvenirs.


Arrivés au village de La Bâtie, nous effectuons la désormais classique «pause-ravitaillement en eau» au lavoir, avant de traverser l’Issole et d’entamer l’ascension du flanc nord du Petit Cordeil. Le sentier semble en partie abandonné et il est jonché de pins brisés par les avalanches et parfois pénibles à enjamber.

Vers 1500m, nous débouchons sur le plateau dégagé du Layon ou nous retrouvons une piste et quelques tables propices à une pause déjeuner. Au sud, se profile la débonnaire montagne de Maurel (1770m), notre prochain objectif.

Son ascension est longue, mais toute en douceur, la pente étant particulièrement faible. Peu à peu la vue se dégage à 360° alors que nous atteignons les premières neiges qui sont aussi les dernières de la saison.

A l’approche du sommet, le vent souffle violemment. Si l’on ajoute la présence de trop nombreuses antennes, le coin n’est vraiment pas propice à un dernier campement, malgré sa «platitude». Nous amorçons donc notre descente sur la vallée du Verdon au milieu des premiers mélèzes en fleurs et de pins à la bien triste mine. En effet, cet hiver particulièrement enneigé a eu raison de bien des branches qui jonchent le sol.

Nous trouvons rapidement une paisible clairière abritée pour notre dernière nuit. Et cette fois, notre campement nous offre une vue dégagée, nous permettant de profiter enfin d’un coucher de soleil digne de ce nom, autour d’un cigarillos et d’une bonne bouteille de vin emportée pour l’occasion. Mais à 1700m la nuit sera encore plus froide que les précédentes, je dormirai donc tout habillé avec polaire et pantalon!



Dimanche 03 mai : Ce matin, le ciel est brumeux et légèrement couvert. Quelques gouttes nous accueillent même au sortir de la tente mais sans conséquences.

Petit déjeuner, pliage et rangement du matériel dans les sacs : nous sommes maintenant bien rodés après ces 3 jours de marche, et la perspective de terminer notre périple dans quelques heures en est presque frustrante.


Nous descendons la crête qui plonge sur le Verdon et rejoignons rapidement La Mure-Argens. Le retour à la civilisation nous incite à une grande toilette dans une fontaine du village. Je lave même un T-shirt en prévision du retour en train.

De La Mure, nous longeons ensuite la voie ferrée jusqu’à St André sous un ciel de plus en plus menaçant.

Des cordes se mettent finalement à tomber alors que nous fêtons notre périple autour d’une bière, à la terrasse d’un café du centre ville. Nous ne sommes pas mécontents d’être arrivés… Mais il faudra nous habituer à la pluie si nous voulons concrétiser notre prochain trek, prévu en 2010, dans les Highlands, pour fêter nos 15 ans d’amitié pédestre !

Nous nous séparons un peu plus tard, sur le quai de la gare des Chemins de fer de Provence, Fred en partance pour Nice, et moi de retour sur Digne.

Du train des Pignes au TGV bondé d’une fin de week-end prolongé, la transition est brutale… Heureusement, Estelle m’accueille avec une tartiflette et une bonne douche...

Mais pourtant pointe déjà l’envie de repartir…



 
  De Digne à St André-les-Alpes

Type : TS
Localisation : Alpes-de-Haute-Provence (carte de situation)
Point de départ :
Digne
Itinéraire : Digne – sommet de Cousson - Entrages – col de Pierre Basse - les Dourbettes – crête des Dourbes (mont. de la Coupe) - Tartonne – col de Séoune – La Bâtie – plateau du Layon – sommet de Maurel (1770m) – La Mure/Argens – St André-les-Alpes
Distance : 64 km
Dénivelé positif : 3300 m
Carte :
IGN TOP25 3440ET «Digne-les-Bains – La Javie – Sisteron – Les Mées – vallée de la Bléone» et IGN TOP25 3541OT «Annot - St André les Alpes - PNR de Verdon»
Topo : Fred (merci pour l'organisation)

Sortie n°206 réalisée du 29/04/09 au 03/05/09 avec Fred
 





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