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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 22:26
Après notre agréable séjour familial, nous quittons la Côte d’Azur pour les Alpes, et plus précisément notre pied-à-terre de la haute vallée du Var, où nous comptons passer quelques jours avant d’aller découvrir le Queyras.

Jeudi 16 août : Sous nos yeux défilent les magnifiques paysages varois. Le massif des Maures laisse rapidement place aux plateaux et contreforts calcaires tandis que nous prenons de l’altitude. Les villages perchés se succèdent jusqu’à Trigance où nous rejoignons le Verdon en amont de ses célèbres gorges, riches de nombreux souvenirs de pique-niques en famille, sans parler du sentier Martel parcouru avec Fred durant l’été 1995 (une de mes premières randos!).

La circulation est maintenant plus dense et nous nous traînons derrière plusieurs camping-cars sur cette petite route touristique. Passé Castellane, nous atteignons le lac artificiel de Castillon aux eaux émeraudes puis la vallée se resserre ensuite jusqu’à la dépression de Thorame. Le paysage sec de pins sylvestres fait peu à peu place au mélezin alors que nous approchons de la cité fortifiée de Colmars-les-Alpes.

Nous quittons ici la vallée du Verdon et attaquons la minuscule route du col des Champs (plus agréable en voiture qu’à pied dans la neige!) qui grimpe par de nombreux lacets dans le forêt de Ratery, avant de plonger sur le Val d’Entraunes.

Le col franchi, nous achetons un peu de l’excellente tomme de vache près de l’auberge de Val Pelens, face aux aiguilles homonymes. Nous poussons ensuite à pieds jusqu’au plateau de St Barnabé où nous retrouvons avec plaisir la chapelle qui a vu nos 2 cœurs s’unir un beau jour de juillet 2004. Nous n’y étions pas retournés depuis !

Arrivés à Entraunes, que de monde ! Il faut dire que nous venons rarement dans le coin en pleine saison mais plutôt au Printemps ou à la Toussaint. De plus, ce week-end le village célèbre la fête patronale de la Nativité, avec repas dansant, bal et retraite aux flambeaux… de paisibles nuits en perspectives !



Vendredi 17 août : Après une grasse matinée, nous partons pique-niquer au bord du Bourdoux. Nous remontons la piste qui longe partiellement ce torrent et nous installons dans le lit du cours d’eau, au milieu d’un chaos de blocs rocheux. Le ciel est d’un bleu limpide et nous occupons notre après-midi à bouquiner et nous baigner…






Samedi 18 août : Rochegrande est sans conteste un de mes sommets préférés. Superbe pyramide bifide de grès, dominant une combe suspendue zébrée de diaclases calcaires, cette cime, pourtant mineure, est, de par sa position, un belvédère sur toute la haute vallée du Var.

Il n’existe (à ma connaissance) qu’un seul topo (voir fiche technique) décrivant son ascension que j’ai effectuée pour la première fois en juillet 2004 avec Frédéric (juste après mon mariage). J’ai ensuite refait une seconde fois cette ascension en décembre 2005, lors d’un hiver peu enneigé, mais glacial. Il est donc temps que j’y amène Estelle.

Levés aux aurores, nous démarrons vers 6h30. Météo France annonçait une superbe journée, mais le ciel est pour l’instant brumeux et voilé.

D’Estenc, nous remontons d’abord par un grand lacet le pierrier du Pas de l’Estrop donnant accès au vallon homonyme. Puis nous quittons ce vallon en grimpant les lacets d’une sente peu marquée dans un autre pierrier plus pentu en rive gauche. Cette voie nous mène à l’entrée de la combe de Châteauvieux qui apparaît alors dans toute sa splendeur dominée à l’Est par le sommet de Rochegrande.

Traversant ensuite «les cavernes», belles failles calcaires, nous faisons fuir de toutes parts une vingtaine de Chamois.

Arrivés aux pieds de la face nord, il nous reste à gravir les éboulis issus du sommet. Les blocs de grès qui les composent ont une taille critique et rendent l’ascension délicate : pas assez gros pour être bien stables, ni assez petits pour qu’une chute soit sans conséquences...

Quelques cairns balisent plus ou moins l’itinéraire qui n’est pas évident et je sens Estelle mal à l’aise. Je dois reconnaître que je ne suis pas non plus très à mon aise sur ce type de terrain et, voulant sortir de ce chaos au plus vite, nous nous engageons dans une traversée scabreuse jusqu’à la crête.

C’est assez d’émotions pour Estelle qui ne souhaite pas continuer plus loin. La cime nous domine encore d’une centaine de mètres faciles à parcourir, mais je lui propose un retour par l’arête Ouest (et le sommet de Châteauvieux), qui, pour l’avoir parcourue en 2005, sera plus aisée qu’un retour par notre voie de montée.

Durant notre descente le soleil s’impose enfin, et, de retour dans le vallon de l’Estrop ce sont les chants stridulants d’une multitude d’orthoptères qui nous accompagnent, virevoltant autour de nous à chacun de nos pas.


Je suis un peu déçu de n’avoir pu amener Estelle là haut. Mais ce n’est que partie remise… La prochaine fois, nous ferons simplement l’ascension en aller-retour par l’arête occidentale, voilà tout !

 
  Rochegrande (sommet de Châteauvieux, 2635m)

Type : BS
Localisation : Alpes-Maritimes (carte de situation)
Point de départ : Hameau d'Estenc
Itinéraire : Estenc - Pas de l'Estrop - combe et sommet de Châteauvieux - Pas de l'Estrop - Estenc
Distance : 9 km
Dénivelé positif : 905 m
Carte : IGN TOP25 3440ET «Haute vallée du Var - gorges de Daluis - PN du Mercantour»
Topo : D'après l’excellent ouvrage de Katia et Jean-françois Dao,
«Alpes du Sud : Mercantour, Merveilles, Ubaye»


Sortie n°182 réalisée le 18/08/07 avec Estelle
 

En début d’après-midi, Frédéric et Stéphanie nous rejoignent, accompagnés du jeune Clément (3 mois ½) que nous découvrons enfin autrement qu’en photos. Un passage au potager pour ramasser les légumes du jour et me voilà attablé avec Fred devant cartes et topos pour organiser notre journée du lendemain.



Dimanche 19 août : Depuis les sommets de la rive gauche du Var, nous avons souvent remarqué une trace en rive droite, à travers les éboulis, dominant des prairies d’altitude. Ce sentier, indiqué également sur la carte IGN, devait jadis relier les différents alpages depuis le col des Champs jusqu’au col de la Cayolle. Aucun topo ne semble le mentionner et nous souhaitons donc l’explorer…

Plusieurs voies d’accès sont possibles : Pour cette fois, nous monterons directement d’Entraunes par l’ancien chemin de l’alpage de la Bouisse et redescendrons un peu avant le col de la Cayolle sous le pas du Lausson.

Le départ est matinal pour profiter au maximum de la matinée avant un changement de temps annoncé.

Le chemin grimpe raide par un bon sentier à travers les barres calcaires que surplombe l’alpage abandonné de la Bouisse dont la cabane pastorale tombe en ruine. De là, nous continuons à nous élever le long de la crête herbeuse de Pra Bourrés. Au dessus de nous, un grand rapace tournoie : c’est un Gypaète barbu que nous reconnaissons aux jumelles. Il nous survole ensuite à seulement une dizaine de mètres et nous passons bien un quart d’heure à l’observer…


De la crête, nous rejoignons alors le sentier tant attendu. Il traverse les éboulis de l’envers du cirque de l’Encombrette, puis longe l’envers des célèbres tours du lac d’Allos :  Tour Noire et tour Orientale nous dominent de plus de 500 mètres et sont encore plus belles vues d’ici que depuis le lac. Nous repérons même un passage potentiel pour en faire un jour l’ascension par cette face…

Le sentier se poursuit ensuite à l’altitude constante de 2150m et offre une vue panoramique sur toute la rive gauche du Var. Nous identifions successivement l’ensemble des cimes et cols que nous avons pour la plupart déjà parcourus.

Plus loin, aux abords d’une zone ravinée de marnes, toutes traces disparaissent. La pente est raide (45°), mais Fred est sûr de son pas et je le suis sans rechigner. Ouf, le mauvais passage est passé.

Notre itinéraire se prolonge alors tranquillement jusqu’au Lausson et son lac asséché, avant de rattraper par quelques lacets le classique sentier du pas du même nom vers 2500m. De là, nous descendons vers le col de la Cayolle et bifurquons un peu avant, en direction de la cabane et du ruisseau du Garret au bord duquel nous retrouvons Estelle, Stéphanie et Clément pour un pique-nique sous les mélèzes.

 
  Le balcon panoramique de la rive droite du Var

Type : T
Localisation : Alpes-Maritimes (carte de situation)
Point de départ : Entraunes
Itinéraire : Entraunes - cabane et crête de la Bouisse - lac du Lausson - maison forestière du Garret - D2202
Distance : 14 km
Dénivelé positif : 1250 m
Carte : IGN TOP25 3440ET «Haute vallée du Var - gorges de Daluis - PN du Mercantour»
Topo : D'après la carte et nos investigations


Sortie n°183 réalisée le 19/08/07 avec Frédéric
 



Du Lundi 20 août au mercredi 22 août : Nous profitons finalement encore d’une belle journée avant le changement de temps. Pour l’occasion, nous sortons table et parasol sur le parvis de la maison et déjeunons ainsi en terrasse (une première) de quelques diots grillés et légumes du jardin.

Dès le lendemain, les prévisions météo se confirment et le mauvais temps s’installe pour au moins 2 jours, remettant en cause nos projets.

Stéphanie, Frédéric et Clément nous quittent dans l’après-midi du mardi pour des horizons plus bleus. De mon côté, je prépare un nouveau programme «un peu raccourci» pour notre virée dans le Queyras et réserve les nuitées que nous ne passerons finalement pas sous la tente mais au chaud entre hôtels et refuges.

Autour d'Entraunes, la montagne s'est transformée. Les alpages jaunes-dorés ont reverdi et les sommets sont
maintenant blanchis dès 2500m ! La température a nettement chuté et nous invite à faire un agréable feu de cheminée. Nous passons ces deux dernières journées à bouquiner tandis que dehors il pleut des cordes.






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1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 17:07
En attendant les prochaines vacances (prévues pour fin Août), j’étoffe un peu mon blog (rubrique "En savoir +") et vous propose un petit voyage à l’autre bout de l’arc alpin, à partir de notes personnelles qui traînent depuis bientôt 2 ans au fond d’une vieille boîte en carton.




1995-2005 : voilà 10 ans que Frédéric et moi crapahutons en montagne. 10 ans d'amitié également. Pour fêter cet événement, nous décidons d'organiser quelques jours de randonnée dans les Alpes...


 
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2 juillet 2007 1 02 /07 /juillet /2007 10:26
Pour ces premières vacances de l'été 2007, Estelle et moi partons pour une semaine de randonnées, tourisme et farniente. Notre itinéraire va nous conduire du col du Simplon au lac Majeur à la découverte des vallées d'Ossola, entre Suisse et Italie...

Samedi 23 juin : Il est 6h30 quand nous passons la douane suisse à St Gingolph parmi le flux des travailleurs frontaliers. 2h plus tard, quittant la vallée du Rhône, nous arrivons au col du Simplon. Sous l'oeil du gardien des lieux, un immense aigle en pierre (hommage aux gardes frontières suisses et allusion probable au passage des troupes napoléoniennes), nous attaquons la montée vers le Spitzhorli (2737m).

Le sommet, qui n'est pas visible du col, est un belvédère facile d'accès et une classique à ski de rando. Mais en cette fin juin et à cette altitude, la neige a fait place au royaume des fleurs: Rhododendrons, Trolles d'Europe, Myosotis alpestres, Gentianes printanières, superbes Joubarbes et Orchis... c'est un festival de couleurs. Un peu partout de petits canaux naturels drainent la pelouse alpine et chaque dépression du terrain forme une petite zone humide riche en têtards et autres batraciens.

Dans le vallon supérieur, au milieu de quelques lacs, le sentier jalonné de cairns monte au col d'Usseri Nanzliche qui mène au sommet. Quelques marmottes nous accompagnent et les premiers névés font leur apparition. Malgré le beau temps, un petit vent glacial souffle et nous incite à nous couvrir. Arrivés au sommet vers midi, nous déjeunons rapidement dans une ambiance bien fraîche et admirons le panorama que ma carte et les nuages accrochant les plus hautes cimes me permettent d'identifier : A l'Est, le Monte Leone, plus haut sommet des Alpes Lépontines; au Sud, le Fletschhorn; à l'Ouest, le Dom de Mischabel et le Weisshorn dominent la vallée du Rhône; quant au Nord, seul le glacier d'Aletsch nous honore de sa présence.

Revenus à l'abri du vent, la descente est un vrai plaisir. La chaleur de l'après-midi a réveillé les batraciens endormis et à chaque pas c'est une volée de petites grenouilles qui nous ouvrent le chemin.

De retour à la voiture, nous quittons le col en direction de l'Italie. Après avoir dépassé l'ancien hospice à l'architecture sévère, la route, très aménagée et protégée par de nombreuses galeries (le col est ouvert toute l'année) plonge dans l'étroite et sauvage gorge de Gondo, qui contraste avec le parcours du versant nord. La frontière passée, nous descendons le Val Divedro jusqu'à Varzo où une pause-café s'impose. Nous sommes en Italie, et, comme tout au long de ces vacances, nous opterons pour un «caffè lungo», le café local étant bien trop «serré» pour notre palais.

C'est à partir de ce village que nous bifurquons pour remonter la vallée voisine de la Caraisca. La route est très étroite, et, particularité italienne, elle se resserre dans les virages sans visibilité ! Les italiens, cela ne les perturbe pas et ils tracent, nous donnant des sueurs froides à chaque épingle que fait la route. Cette dernière nous mène tant bien que mal à la petite station de San Domenico, porte du «Parco Naturale dell'Alpe Veglia e Devero [it]». Nous trouvons un coin discret où planter notre nouvelle tente (Quechua 2 seconds Air, avis dans un prochain billet) pour la nuit.

 
  Le Spitzhorli (2737m)

Type : ASR
Localisation : Canton du Valais (carte de situation)
Point de départ : col du Simplon
Itinéraire : col du Simplon - col d'Usseri Nanzliche - Spitzhornli (retour identique)
Distance : 11 km
Dénivelé positif : 725 m
Carte : CN1309 «Simplon» et 1289 «Brig» de l'Office Fédéral de Topographie (Suisse)
Topo : D'après la carte


Sortie n°178 réalisée le 23/06/07 avec Estelle
 



Dimanche 24 juin : 7h30, nous voilà partis pour une randonnée en boucle qui doit nous conduire sur l'Alpe Veglia, vaste dépression alpine dominée par le Monte Leone. Le temps est couvert, et malgré quelques éclaircies fugitives, le plafond nuageux assez bas ne nous permettra pas d'admirer le cirque montagneux.

De San Domenico, nous montons par une large piste qui nous conduit à Ciamporino et au départ du «sentiero panoramico», où nous sommes rejoins par de nombreux et bruyants randonneurs qui ont préféré monter en télésiège. Nous les distançons heureusement rapidement. Le ciel bouché nous invite à admirer la flore du sous bois de Mélèzes dans lequel nous progressons.

Après quelques heures de marche, nous plongeons enfin sur l'Alpe Veglia. Cette cuvette située à 1750m d'altitude est occupée par une prairie humide qui draine les montagnes environnantes. Espace aujourd'hui protégé, elle est entourée de plusieurs hameaux d'alpages en cours de réhabilitation. Se succèdent ainsi, la Balma, Cornu et le refuge «Citta di Arona» (CAI), Isola, Ponte, Aione et Ciancavero. De Ponte nous remontons de 100m pour aller découvrir les 2 minuscules lacs de Streghe, puis, à l'amont de Ciancavero, ce sont des marmites de géants qui nous attendent.

Notre itinéraire de retour emprunte une piste le long de la gorge encaissée qui sert de déversoir naturel à l'Alpe Veglia. C'est la voie normale d'accès au site et elle est très fréquentée. En bas, un parking payant est aménagé dans un champ. Nous ne regrettons pas le sens de notre parcours : nous aurons ainsi évité la foule et économisé quelques euros ! De retour à San Domenico, ce sont les troupes alpines qui nous accueillent, portant leurs élégants cappelli [it]. Elles occupent une partie du village et y ont installé un véritable camp miniature !

Nous reprenons notre route en direction de la vallée d'Ossola, puis remontons ensuite le Val Vigezzo, jusqu'à Santa Maria Maggiore, magnifique village de montagne sur la ligne de partage des eaux entre Italie et Suisse, au pied du «Parco Nazionale della Val Grande [it]». Nous plantons notre tente pour 3 jours au camping «La Pineta» à côté duquel campent... d'autres militaires !

Nous sommes heureusement presque seuls dans ce camping-caravaning sous les pins. Et la soirée débute par les chants mélodieux des oiseaux... avant de se terminer au son des chants militaires italiens qui font la fête à quelques centaines de mètres de là !




 
  L'Alpe Veglia

Type : B
Localisation : Prov. de Verbano-Cusio-Ossola (carte de situation)
Point de départ : San Domenico
Itinéraire : San Domenico - Campiorino - sentier panoramique - la Balma - Cornu - refuge «Citta di Arona» - Isola - Ponte - lacs de Streghe - Aione - Ciancavero (A/R marmites des géants) - San Domenico
Distance : 21 km
Dénivelé positif : 1090 m
Carte : CN1289 «Brig» et 1290 «Helsenhorn» de l'Office Fédéral de Topographie (Suisse)
Topo : D'après mes investigations sur le net


Sortie n°179 réalisée le 24/06/07 avec Estelle
 



Lundi 25 juin : Temps gris... Nous flânons toute la matinée à Santa Maria Maggiore, puis décidons d'aller découvrir la vallée du Toce.

Nous déjeunons au village de Baceno, qui garde l'entrée du Val Devero (autre accès au Parc naturel Alpe Veglia e Devero). A ses pieds, nous découvrons les «orridi d'Uriezzo», anciens canyons d'origine glaciaire, qui me rappellent les vallons obscurs de la basse vallée du Var, derrière Nice.

Nous remontons ensuite la vallée, de plus en plus encaissée. Sur ses flancs granitiques sont accrochées d'impressionnantes grues dominant d'imposantes carrières à ciel ouvert. Ce que nous prenons d'abord pour le tonnerre est en fait le bruit des explosions... De gros camions chargés de pierres sillonnent le fond de la vallée, ponctué de centrales hydroélectriques et parcouru par des lignes haute tension.

Quelques lacets étroits nous donnent enfin accès à la haute vallée du Toce : le Val Formazza [it]. Des villages walsers sans charme occupent les lieux jusqu'à la large cascade du Toce. La route se termine au hameau de Riale, au milieu des alpages, tandis que le temps tourne à la pluie. Nous rentrons sous des trombes d'eau qui ne cesseront qu'à notre arrivée au camping.





Mardi 26 juin : Le vent a soufflé toute la nuit et notre tente à été bombardée par la chute de nombreuses pommes de pins, mais le soleil est de retour ! Nous décidons de profiter de cette magnifique journée qui s'annonce pour jouer les touristes en prenant le billet combiné train+bateau du «Lago Maggiore Express [it]».

Nous embarquons à bord du train qui parcourt le pittoresque Val Vigezzo jusqu'à Domodossola. Après avoir arpenté les quelques rues du joli centre historique de cette ville, nous prenons l'Interrégionale pour Milan et descendons à Arona, au bord du lac Majeur, où nous embarquons pour une superbe croisière jusqu'à Locarno en Suisse. Devant nos yeux défile la côte piémontaise et ses adorables villages.

A Locarno, un funiculaire nous conduit au magnifique sanctuaire de la Madone del Sasso, au milieu d'une végétation luxuriante.

Enfin, nous reprenons la ligne Locarno-Domodossola, mais cette fois-ci à bord d'un train panoramique nous permettant d'admirer les gorges sauvages et les villages du Centovalli et du Val Vigezzo.

De retour à Santa Maria Maggiore, nous nous informons des prévisions météo à l'office du tourisme: le beau temps devrait se maintenir jusqu'à la fin de la semaine. J'en profite pour acheter une carte du secteur et préparer la randonnée de demain. J'ai opté pour le Pizzo Ragno: c'est un des plus hauts sommets du Val Grande et il est accessible depuis le village. Le gros dénivelé (plus de 1400m) décourage Estelle, je partirai donc seul. Sur la carte un sentier est indiqué en crête et m'évitera de redescendre sur le versant sud pour remonter ensuite par la voie normale.

Toujours d'après la carte, le sentier démarre à l'Ouest du camping. Je passe une heure en vain à le chercher. Rien ne correspond, et finalement, je découvre le panneau indicateur un peu par hasard à l'Est du camping : mauvais présage...





Mercredi 27 juin : Je me lève à 5h00. Dans l'aube naissante, j'entame la cinquantaine de lacets qui doivent me mener sur la crête orientale du Pizzo Ragno. Ancien chemin muletier, le sentier est en partie pavé, permettant aux vaches de parcourir en toute sécurité ce versant raide de la «costa di Fracchia». Il est agrémenté de panneaux informatifs sur la faune, la flore et la culture locale.

Peu à peu la hétraie-sapinière laisse place à un mélezin tandis que je bascule sur le versant méridional et atteins la chapelle du Larecchio. Le sentier se poursuit ensuite vers les alpages dominant le Val di Basso. Comme prévu, je choisi alors de suivre la crête plein Ouest, mais le sentier indiqué sur la carte n'apparaît nulle part. Je monte donc à vue.

Rapidement, les pentes herbeuses se font plus soutenues et toujours aucune trace du sentier. Je tombe finalement sur quelques sentes qui sont plus le fait du passage d'animaux que d'humains. Je fais d'ailleurs fuir successivement 3 chamois, puis un chevreuil. Le sommet est maintenant proche, mais une série de barres rocheuses bloquent son accès et semblent infranchissables. Je continue cependant jusqu'à leurs pieds. Mais toujours rien, aucune marque, aucun cairn... A ma droite (versant Nord), des apics rocheux, et à ma gauche (versant Sud), de raides pentes herbeuses et glissantes. Je finis par trouver une vague vire côté Nord qui me conduit à une cheminée rocheuse aisée mais exposée. Je m'y engage... et ressort sur la crête: soulagement... Etait-ce donc la clé d'accès au sommet ? Eh bien non ! Voilà d'autres barres rocheuses. Je tente le tout pour le tout et grimpe ces quelques passages délicats. Le stress monte à chacun de mes pas, car plus je progresse, plus la désescalade de cette voie me semble inenvisageable : je suis maintenant obligé d'atteindre le sommet pour redescendre par la voie normale. Enfin, je finis par rejoindre le sentier venant du Nord (accès depuis Orcesco). Encore quelques lacets et j'arrive à la croix sommitale.

La tension de cette ascension et ses 1400m de dénivelé m'ont lessivé ! Mais le panorama en vaut la peine : je suis entouré d'une multitude de sommets qui me sont presque tous inconnus. De l'Ouest au Nord, le Mont Rose et les Alpes Lépontines dominent la vallée d'Ossola. Plus à l'Est, ce sont les Alpes du Tessin, et au Sud, c'est tout le Val Grande qui s'offre à moi. Par quelques trouées j'aperçois même le lac Majeur et le lac d'Orta.


Le secteur est très sauvage et je ne croise personne. Le sentier du retour (la voie normale) est d'ailleurs peu marqué et je le perds souvent. Il descend sur de petits lacs au pied du Pizzo Nona avant de rejoindre le bivouac Vigezzo (CAI) et les alpages encore en activité du Val di Basso. Quelques vaches et un troupeaux de chèvres seront mes seules rencontres avant de retomber sur le chemin muletier qui remonte à la chapelle du Larecchio, puis plonge sur Santa Maria Maggiore. Je descends alors les 700m restants, en trottant (et en moins de 35 minutes), et arrive pour 12h30 au camping, où Estelle a replié la tente, payé les 3 nuits et m'attend à la terrasse du bar pour déjeuner.

Nous partons ensuite en direction du Val Cannobina qui, par une route étroite, longe la Cannobia et ses gorges jusqu'au superbe village de Cannobio, sur les rives du lac Majeur. Ce sera notre site coup de coeur des vacances.

Nous nous installons dans un grand camping où les allemands sont majoritaires (tout est d'ailleurs traduit dans leur langue). L'ambiance y est très calme et familiale. Baignade et dîner sur les bords du lac occupent notre soirée.

 
  Le Pizzo Ragno (2289m)

Type : BS
Localisation :
Prov. de Verbano-Cusio-Ossola (carte de situation)
Point de départ : Camping La Pineta (Santa Maria Maggiore)
Itinéraire : camping - chalets de Cima - chapelle du Larecchio - crête du Pizzo Ragno (costa scarone) - Pizzo Ragno - chalets Al Geccio - chalets Al Cedo - bivouac Vigezzo - chalets Al Salde - chapelle du Larecchio - chalets de Cima - camping
Distance : 16 km
Dénivelé positif : 1560 m
Carte : Cartine Zanetti (1/30'000ème) «Parco Nazionale Val Grande» ou préférer la carte suisse CN 285 «Domodossola» au 1/50'000ème
Topo : Malheureusement d'après la carte...


Sortie n°180 réalisée le 27/06/07 en solo
 



Jeudi 28 juin : Grasse matinée. Nous flânons dans les ruelles de Cannobio, entre les étals colorés du marché et la promenade le long des bords du lac.


Puis, peu avant midi, nous reprenons notre périple. Nous longeons le lac vers le Sud: la côte est très belle. Peu après Verbania, nous bifurquons en direction du lac d'Orta. Si ce lac est assez joli, ses abords et la vallée industrieuse qui y mène ne présentent pas un grand intérêt. Seul la très touristique presqu'île d'Orta San Giulia et son île valent le détour.

Le tour du lac bouclé, nous revenons sur nos pas et posons notre tente pour 2 dernières nuits au petit «camping de fées» à Mergozzo, au bord du lac homonyme, ancienne extension du lac Majeur, séparé de ce dernier par les alluvions du Toce.

Des oies blanches occupent les berges. Le soir venu, elles ne se font pas prier pour venir piquer dans nos réserves de nourriture quand nous avons le dos tourné. Mais je veille !





Vendredi 29 juin : Cette dernière journée sera consacrée à la visite des îles Borromées [it], haut-lieu du tourisme italien.

Dès notre arrivée, pourtant matinale, nous sommes alpagués par les compagnies de transport qui desservent les îles. ¼ d'heure plus tard, Estelle et moi embarquons sur un vaporetto qui nous conduit sur l'Isola Madre.

Seuls à bord et premiers visiteurs de l'île, nous profitons de ce luxe et du calme des jardins botaniques avant l'arrivée des premières foules. La végétation est exubérante: Magniolas, Hortensias, Palmiers, Bambous, Rhododendrons géants couvrent ce petit territoire au milieu duquel flânent de magnifiques paons. Dans le palais du XVIIIème, on peut admirer une belle collection de décors et marionnettes de théatre.

A 11h, nous reprenons le bateau pour l'Isola Pescatori, qui se compose d'un minuscule village malheureusement envahi par les restaurants et boutiques de souvenirs. Nous déjeunons d'un sandwich et à 13h, débarquons sur l'Isola Bella.

Cette dernière abrite le grandiose et excentrique «Palazzo Borromeo» baroque, dont les plans d'origine prévoyaient de donner à l'île entière l'aspect d'un vaisseau gigantesque, la partie arrière simulant la poupe avec ses 10 terrasses en escaliers. Quand on pense que la devise des Borromées est «Humilitas» !


Nous sommes de retour à Stresa dans l'après-midi. Cette station balnéaire où s'alignent les palaces ne présente pas beaucoup d'intérêt à nos yeux, et rapidement, nous rentrons pour notre dernière soirée à Mergozzo.





Epilogue : La soirée se déroule merveilleusement bien jusqu'à l'arrivée d'un groupe de campeurs italiens. Ils s'installent à côté de notre tente, dînent et discutent bruyamment jusqu'à 2h du matin ! (Heureusement Estelle avait prévu les boules Quies...).

Nous avons passé de formidables vacances, mais finalement, nous ne sommes pas mécontents de rentrer à l'heure où débarquent les premiers juilletistes...


Pour en savoir plus :


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21 mai 2007 1 21 /05 /mai /2007 18:36
Enfant, c'est à Chamonix que j'ai «découvert la montagne» au cours de vacances familiales. Puis, je suis retourné dans le coin il y a 3 ans, pour faire l'ascension du Buet avec Fred. Enfin, invité par ce dernier et sa famille en Août dernier, j'ai pu admirer, malgré la foule, le décor de carte postale du Lac Blanc et poser mes pieds sur la Mer de Glace. Il est donc temps qu'Estelle découvre à son tour ce coin mythique !

Vendredi 18 mai : Le départ est matinal pour profiter pleinement de la journée. Un ciel gris nous accompagne jusqu'à Sallanches, puis le soleil se dévoile enfin au pied du Mont Blanc, où seuls quelques nuages font encore de la résistance.

Après une pause «petit-déjeuner» en terrasse à Chamonix, nous nous rendons au Tour, point de départ de la randonnée. A notre grande surprise, le mauvais temps des derniers jours a déposé une fine couche de neige jusqu'aux abords du village et c'est dans cette ambiance un peu magique que nous débutons l'ascension de l'Aiguillette des Posettes.

Sur le sentier, la neige fraîche conserve la trace de nombreux animaux. Nous repérons en particulier celle d'un blaireau de bonne taille, qui a dû récemment emprunter le même itinéraire que nous. Peu à peu les épicéas et mélèzes «en fleurs» font place à des massifs de rhododendrons et de genévriers, tandis que nous rejoignons le sentier du tour du Mont Blanc, dominant le col des Montets. De solides marches en bois nous permettent ensuite d'atteindre rapidement l'arête sommitale recouverte par une couche épaisse mais discontinue de neige humide. Le soleil cogne fort malgré quelques volutes de brumes tourbillonnant encore le long des flancs de l'Aiguille Verte et des Drus.

Sous l'oeil d'une bande de Chocards à becs jaunes, nous arrivons au sommet où nous attend un panorama grandiose : d'un côté le col de Balme, le glacier du Tour, La Verte, les Aiguilles de Chamonix et le Mont Blanc; de l'autre, les Aiguilles Rouges, le Buet, le barrage d'Emosson et le Grand Ruan.

Le sommet est heureusement déneigé et nous nous octroyons une agréable et longue pause déjeuner. Après plus d'une heure, nous repartons alors que débarquent plusieurs groupes de randonneurs. La descente sur le col des Posettes est nettement plus pénible car la neige est de plus en plus lourde et «mouillée». Sous le col, ce n'est plus de la soupe, mais un espèce de «granité glacé» dans lequel chacun de nos pas fait un «splotch» caractéristique ! Le sentier se transforme ensuite en véritable ruisseau alors  que nous plongeons vers la vallée. Nous sommes de retour au parking vers 16h. Après un petit tour dans le hameau du même nom, nous reprenons la voiture pour franchir le col des Montets.

Nous avons choisi pour «camp de base» une chambre d'hôte au Couteray, près de Vallorcine, évitant ainsi la vallée chamoniarde et les premières foules drainées par ce beau week-end de l'Ascension. Pour la soirée, nous redescendons cependant sur Chamonix pour y dîner et y acheter un tube de Biafine. En effet, malgré la crème solaire appliquée un peu tardivement, le soleil de mai et la neige ont été les plus forts : mes avant-bras sont écarlates...


 
  L'Aiguillette des Posettes (2201m)

Type : BSM
Localisation : Haute-Savoie (carte de situation)
Point de départ : Le Tour
Itinéraire : Le Tour - le Chaleyre - Tête du Chenavier - crête des Frettes - l'Aiguillette des Posettes - col des Posettes - chalets de Balme - Tête de la Jorette - le Tour
Distance : 9 km
Dénivelé positif : 795 m
Carte : IGN TOP25 3630OT «Chamonix - Massif du Mont Blanc»
Topo : Librement inspiré de Jean-Marie Jeudy, «Pays du Mont Blanc», Collection Traces Grand Air aux éditions Didier Richard, pp.216-217


Sortie n°175 réalisée le 18/05/07 avec Estelle
 



Samedi 19 mai : Pour la troisième année consécutive (c'est comme ça que naissent les traditions), nous décidons d'aller fêter la fonte des neiges et l'arrivée de la belle saison autour d'un petit barbecue dans les alpages.

Grille et charbon de bois dans le sac, nous voilà partis. Sous un ciel d'un bleu très pur, nous quittons le Couteray à pied, pour rejoindre en rive droite les eaux cristallines du torrent si mal nommé de l'Eau Noire.

Je retrouve avec plaisir la belle cascade qui termine le vallon de Bérard et fait découvrir à Estelle la grotte de Farinet, le «Robin des Alpes», et les différents points de vue aménagés. Je découvre d'ailleurs un passage derrière la cascade qui était inexistant me semble-t-il il y a encore 3 ans.

Nous remontons ensuite le vallon inférieur de Bérard, puis repassons en rive gauche, en direction du lieu dit «sur le Rocher». Cette petite butte boisée abrite quelques chalets dignes d'un roman de Johanna Spyri.

Encore quelques centaines de mètres et nous atteignons d'autres magnifiques chalets aux «Granges». Il n'y a plus guère ici d'alpages et ce sont certainement quelques fortunés parisiens qui entretiennent encore ces lieux. Face à l'Aiguille Verte, à l'ombre d'un bel épicéa, quelques pierres forment déjà un foyer tout désigné pour notre barbecue : l'endroit est parfait, nous n'irons pas plus loin...

Une bonne bouteille de Chardonnay, quelques Diots aux choux, un soleil généreux, une légère brise rafraîchissante, le chant des oiseaux et un paysage de rêve : Que demander de plus ?

De retour au Couteray, la fin d'après-midi est consacrée à la visite des environs.

Face aux Aiguilles Rouges et dominée au loin par les glaces éternelles du massif du Mont Blanc, Vallorcine, la vallée aux ours (Vallis Ursina) est une ancienne colonie Walser qui occupe la haute vallée de l'Eau Noire. Situés au delà de la ligne de partages des eaux avec l'Arve, le village et ses hameaux sont cependant français, malgré la proximité du Valais suisse. L'église du chef-lieu présente un magnifique mur paravalanche (la 'tourne') digne des fortifications de Vauban, autour duquel paissent quelques belles vaches d'Hérens.

La route franchit ensuite le col des Montets où se trouve la maison de la Réserve Naturelle des Aiguilles Rouges. On descend alors vers la vallée de l'Arve, dont les sources arrosent le village du Tour et de Montroc.

Au pied du col, l'église baroque d'Argentière dresse fièrement son clocher face aux séracs du glacier homonyme. Au delà de la côte du Lavancher, c'est Chamonix qui apparaît. Du prieuré originel (aujourd'hui Maison de la Montagne) aux palaces et aux tours bétonnées de l'ENSA, c'est toute l'histoire de ce village devenu ville mondaine et capitale de l'alpinisme qui s'offre au visiteur. Dans le cimetière, les inscriptions «mort en montagne» sont légions. Et sur le mémorial de la Compagnie des Guides, 90 noms sont inscrits depuis 1820... et une nouvelle plaque a récemment été posée: déjà 2 noms y sont gravés...


Nous terminons notre petite virée au hameau des Praz, où nous pique-niquons tandis que le Mont Blanc et les Drus s'enflamment au soleil couchant.

 
  Barbecue aux Granges

Type : B
Localisation : Haute-Savoie (carte de situation)
Point de départ : Le Couteray (Vallorcine)
Itinéraire : Le Couteray – cascade de Bérard  – Sur le Rocher  – Les Granges  – Le Couteray
Distance : 5 km
Dénivelé positif : 260 m
Carte : IGN TOP25 3630OT «Chamonix - Massif du Mont Blanc»
Topo : Improvisé


Sortie n°176 réalisée le 19/05/07 avec Estelle
 




Dimanche 20 mai : il fait plutôt beau malgré les prévisions météo annonçant de la pluie. Quelques nuages cachent par moment le soleil, mais sans plus. Pour terminer ce séjour, je propose à Estelle d'approcher le glacier des Bossons.

Partant de l'entrée du tunnel du Mont Blanc, nous montons d'abord au chalet-buvette de Cerro (fermé) pour observer la langue terminale du glacier. Puis nous décidons de pousser jusqu'au plateau des Pyramides. Le sentier en lacet traverse une pessière couplée à une mégaphorbiaie luxuriante. De nombreux Geais des Chênes volent de branches en branches. Et c'est ensuite un Casse-noix moucheté qui nous accompagne avant que nous ne tombions nez à nez avec un Chamois, qui nous laissera le temps d'admirer son pelage d'hiver
. Remontant l'ancienne moraine revégétalisée, nous débouchons finalement une dizaine de mètre au dessus du glacier.


Assis sur quelques blocs morainiques plus ou moins stables, nous admirons ce paysage glaciaire, rythmé par le fracas de l'eau et les chutes de pierres. J'en profite pour faire un repérage visuel d'un prochain objectif de randonnée dans le secteur : la Montagne de la Côte et le Gîte à Balmat.

Nous reprenons finalement, un peu à contre-coeur, le chemin du retour. Estelle est totalement enchantée par ces 3 journées : mission accomplie !

 
  Le plateau des Pyramides (glacier des Bossons)

Type : AR
Localisation : Haute-Savoie (carte de situation)
Point de départ : Parking du tunnel du Mt Blanc
Itinéraire : Parking du tunnel du Mt Blanc – point de vue du Chalet du Cerro – le Plateau des Pyramides (retour identique)
Distance : 6 km
Dénivelé positif : 600 m
Carte : IGN TOP25 3630OT «Chamonix - Massif du Mont Blanc»
Topo : D'après la carte


Sortie n°177 réalisée le 20/05/07 avec Estelle
 
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18 avril 2007 3 18 /04 /avril /2007 14:24

Pour ces vacances de Printemps, nous descendons passer une petite semaine dans notre «pied-à-terre sud-alpin». Estelle me dépose à Annot, où je retrouve Frédéric pour un «petit trek» qui doit nous mener à Entraunes en deux jours, à travers le massif du Grand Coyer.

Lundi 16 avril, 9h00: Estelle et moi retrouvons Fred sur la place du village d'Annot. Dernier point sur l'équipement: crampons, piolet, raquettes, tente... et répartition des vivres dans les sacs. Un bisou à ma femme et nous voilà partis.

Nous traversons rapidement le village et ses vieilles ruelles et remontons le torrent de la Beïte, à travers une forêt de pins sylvestres. Je n'ai pas revu Fred depuis fin Août et les kilomètres filent au rythme de nos discussions. Bientôt midi approche: il est temps de faire une pause déjeuner. Passé le col d'Argenton, nous nous installons à même le sentier, au milieu des bois.

Alors que nous repartons, je ressens une douleur au pied gauche, douleur qui avait fait son apparition il y a seulement 48h, suite à mon «raid» au Grand Colombier. Je souffre et le doute m'assaille : pourrais-je continuer, et combien de temps ? Un gramme de Paracétamol me soulage un peu.

Arrivé à la tête de Rigelet, nous apercevons la suite de l'itinéraire et au loin la cime toute en rondeur du Grand Coyer. Fred se lance dans l'ascension de la tête du Ruch et ajoute ainsi 200m de plus au dénivelé déjà conséquent de cette journée. De mon côté, afin de préserver mon pied, je contourne ce sommet par la droite, sors de la forêt et débouche face aux étendues planes et désertiques qui ceinturent le Grand Coyer. Fred m'ayant rejoint, nous décidons de longer la crête à vue, évitant ainsi des détours inutiles. Les fameux «plans» ne le sont pas tant que ça et montées et descentes se succèdent, rythmées par le passage de quelques barres rocheuses.

La journée avance et la question qui occupe maintenant nos esprits concerne la nuit à venir. Nous espérons dormir à la cabane du Coyer, indiquée sur la carte. Mais dans quelle état est-elle? Et sera-t-elle ouverte? Dans le doute, nous avons emporté la tente, mais la perspective d'y dormir à plus de 2000m d'altitude ne nous réjouit guère. Arrivés sur le plan des Mouches, la cabane est en vue. Elle a l'air en bon état. L'approche semble interminable. Sur ce plateau désolé et caillouteux, sans points de repères, les distances sont trompeuses. Enfin, nous y sommes... Je tends la main vers la poignée et pousse la porte... qui s'ouvre !

A l'intérieur, c'est le grand luxe: poêle, bois, gazinière, batterie de cuisine, table et bancs... Fourbus mais heureux, nous déposons nos sacs bien lourds et nous installons pour la soirée.

Il n'y a pas d'eau, mais un peu de neige entoure la cabane. Nous en faisons fondre afin de remonter nos stocks. A l'étage, des matelas sont pendus au plafond. En les installant, je découvre un magnifique Lérot en hibernation. Ne voulant pas le déranger, je le remets en place comme je peux.

Comme à l'accoutumée, Fred a emporté une bonne bouteille de vin que nous dégustons autour d'un plat simple mais revigorant, et terminons le dîner par un cigarillos. Quelques chamois nous rendent visite et agrémentent cette soirée déjà bien agréable, mais mon pied me préoccupe. Demain, une fois que nous aurons basculé sur le versant nord du Grand Coyer, tout échappatoire deviendra (quasi) impossible et il me faudra absolument parcourir les 25km qui nous séparent encore de notre point d'arrivée.



Mardi 17 avril: Nous nous levons à l'aube et le temps est magnifique. Nous attaquons la crête qui mène au sommet du Grand Coyer. La montée, raide au départ, s'adoucit progressivement. Un névé persiste de l'antécime jusqu'au sommet, couvert lui aussi de neige, mais les crampons ne sont pas nécessaires.

De là haut, la vue est splendide et s'étend de l'Argentera aux préalpes de Digne. Nous découvrons également la suite de notre itinéraire et la cuvette nord du Coyer encore bien enneigée : nous ne regrettons pas d'avoir emporté les raquettes.


Nous descendons alors plein ouest à travers les éboulis, mais rapidement, les passages deviennent scabreux et nous préférons chausser les crampons et nous lancer dans la pente enneigée.

La traversée se poursuit normalement à flanc jusqu'à la baisse du Détroit, mais le passage est couvert de neige, assez exposé, et de plus, au soleil depuis un moment. Fred me convainc de descendre directement par un raide couloir en partie ombragé. Peu rassuré, je le suis (après tout, c'est un futur accompagnateur en Montagne !). La neige est déjà bien humide, mais les crampons sont efficaces et finalement, la descente se déroule bien et nous gagnons ainsi pas mal de temps.

En bas, le soleil cogne fort et c'est de la soupe qui nous attend. Nous chaussons les raquettes, mais nous enfonçons quand même ! Il s'agit de tirer au plus court pour sortir de là au plus vite. La traversée de cette étendue blanche et vallonnée est longue. Nous prenons cependant quelques minutes pour admirer un couple de Lagopèdes dans leurs livrées hivernales et rejoignons finalement le ravin de Bressenge.

Quelques traces salutaires nous indiquent le passage clé pour franchir les barres rocheuses et atteindre le fond du vallon. La neige s'y fait beaucoup plus rare et nous quittons bientôt les raquettes. Un peu plus loin, une butte plantée d'un bouquet de mélèzes nous accueille pour une pause «déjeuner-sieste au soleil» bien méritée.

Une heure et demi plus tard, nous reprenons notre marche. Le plus dur est passé, mais le plus long reste à venir... et mon pied se rappelle à moi. J'y applique un peu de Niflugel et reprend un gramme de Paracétamol.

Le sentier suit maintenant les eaux cristallines du torrent. Nous descendons progressivement jusqu'aux cabanes de Bressenge, où nous rencontrons notre première marmotte de la saison, puis atteignons la cabane des Juges.

Nous changeons alors de direction pour remonter au dessus des falaises rocheuses des Baussées qui dominent le côté oriental de la vallée. La remontée est rude et le sentier qui parcours ensuite à flanc toute la forêt de St Jean n'en finit pas. Quelques ruisseaux nous permettent de nous ravitailler en eau car il fait chaud et nous buvons beaucoup.

Le vallon de la Lance, que nous dominons maintenant finit sa course dans le Verdon que nous apercevons en contrebas. A la confluence des deux cours d'eau, la cité fortifiée de Colmars se dévoile. Avant de basculer sur la route du col de Champs, un dernier coup d'œil nous permet d'apprécier le chemin parcouru depuis les espaces enneigés du versant nord du Coyer. Le ciel s'est d'ailleurs bien assombri de ce côté là, et nous ne regrettons pas d'être là où nous sommes.

Devoir redescendre de 200m pour rejoindre la route du col et la remonter ensuite sur plusieurs kilomètres ne nous enchante pas beaucoup, mais c'est la seule solution (en fait, nous pourrions récupérer le GR52A qui monte également au col des Champs, mais cela impliquerait de descendre encore plus bas...). Quelques plaques de neige, branches et pierres parsèment la route qui n'est pas encore ouverte à la circulation, et le parcours est bien monotone. Seule la vue sur la crête de Roche Cline et la Tête de l'Encombrette agrémente un peu notre marche. Mais c'est sans compter sur une dernière épreuve : Sur les 2 derniers kilomètres qui nous séparent encore du col, la route est totalement enneigée et nous nous enfonçons parfois jusqu'aux genoux. La fatigue s'accumule... heureusement pour moi, c'est Fred qui fait la trace.

Il est 19h quand nous arrivons enfin au col des Champs. Je ne sens plus mes pieds ni mes jambes. Et il reste encore 800m à descendre par un sentier que je connais bien. Nous plongeons...

A mi-chemin d'Entraunes, au détour d'un lacet, nous apercevons quelqu'un.
Qui peut bien monter à cette heure tardive?... C'est Estelle qui vient à notre rencontre avec une gourde pleine de thé glacé et quelques biscuits ! Quelle bonne surprise... et quel réconfort pour les derniers kilomètres!

A 20h20, après presque 11h
de marche, nous entrons dans le village. Pour nous «récompenser», Estelle a préparé une délicieuse tartiflette à laquelle nous faisons honneur sans aucune difficulté.

Au total, nous aurons parcouru pendant ces 2 jours 41km, 2560m de dénivelé positif,
2000m de dénivelé négatif, et nous en garderons, si ce n'est quelques douleurs, un vrai plaisir et l'envie de repartir... 


 
  D'Annot à Entraunes par le Grand Coyer (2693m)

Type : TSM
Localisation : Alpes-de-Haute-Provence (carte de situation)
Point de départ : Annot
Itinéraire : Annot - col d'Argenton - cabane du Coyer (par les crêtes) - Grand Coyer - lac de Lignin - ravin de Bressenges - cabane de Grand Paul - route du col de Champs - col des Champs - Entraunes (par GR52A)
Distance : 41 km
Dénivelé positif : 2560 m
Carte : IGN TOP25 3541OT «Annot - St André les Alpes - PNR de Verdon» et IGN TOP25 3540OT «Barcelonnette - Allos - PN du Mercantour»
Topo : Aucun


Sortie n°174 réalisée le 16 & 17/04/07 avec Frédéric
 
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14 avril 2007 6 14 /04 /avril /2007 21:23
Pour faire suite à la semaine du Développement Durable, je choisi d'organiser une sortie solitaire en utilisant un mode de transport alternatif, m'inscrivant par la même occasion dans une démarche de mobilité douce (voir le concours «changer d'approche» de Mountain Wilderness).
Nous ne sommes pas en Suisse, et ne disposons malheureusement pas de leur réseau de cars postaux... Trouver un itinéraire de montagne à réaliser à la journée, en partant de Mâcon et un utilisant uniquement les transports en commun n'est finalement pas chose aisée ! Je finis par dégoter un TER à destination de Culoz qui me mène au pied du Grand Colombier, sommet principal du massif jurassien du Bugey, dominant de ses 1531m l'avant-pays savoyard et le lac du Bourget (j'ai classé cette sortie dans la catégorie Alpes, ce qui est discutable, mais vu la proximité de la Savoie, c'est tout comme...).


Le train sillonne la plaine bressane dans l'aube naissante. Quelques véhicules, phares allumés, traduisent l'activité fébrile de cette heure matinale. Tandis que la ligne des monts du Jura se rapproche, j'ai tout loisir pour réfléchir à la principale difficulté de cette randonnée : son timing. Entre le premier et le dernier train, j'ai exactement 9h... Or, mon projet est assez ambitieux : une boucle de 24km et 1500m de dénivelé. Il ne faudra pas traîner...

Changement de train et changement de décor à Ambérieux-en-Bugey. La voie circule maintenant entre les falaises calcaires de l'étroite vallée de l'Albarine. A la sortie du défilé, le Grand Colombier apparaît, masse imposante contrastant avec la plaine du Rhône qui serpente à ses pieds.

Sorti de la gare, je rejoins le cœur de Culoz, dominé par son château, et m'engage sur le GR. Les eaux tumultueuses du Jourdan qui traversent le village de part en part m'accompagnent un temps. La chaleur, déjà bien présente, fait ressortir les parfums du buis, dans lequel le sentier est littéralement taillé. D'interminables lacets me mènent sur un premier replat d'où je domine le village, la Réserve Naturelle des Marais de Lavours, et le Rhône. Plus loin, malgré un ciel laiteux et une visibilité réduite, le lac du Bourget se dévoile, encadré par la montagne.

Une nouvelle série de lacets m'entraînent en direction du plateau sommital. Je croise le chemin de plusieurs écureuils qui s'élancent de branches en branches et d'arbres en arbres en poussant des cris de kamikazes, tandis que les premiers sapins me signalent que j'ai pris de l'altitude. Et la route n'est malheureusement pas loin, le paysage s'en ressent : sur-balisage (GR/PR, équitation, VTT...) et habitations, qui, pour certaines, ressemblent plus à des résidences secondaires qu'à des petits chalets de montagne.

 Je débouche enfin sur les alpages du Grand Colombier. Les Crocus sont déjà flétris, laissant place à des parterres de Jonquilles dorées. Malgré les indications fournies sur le site de Bison-Futé, la route du col est ouverte. Je la longe un moment avant de poursuivre par le sentier des crêtes. Si les points de vues sur le Bugey et les environs sont superbes (malgré le temps voilé), la crête est malheureusement défigurée par une radiobalise VOR et une ligne Haute-Tension...

A 1531m, j'atteints le point le plus haut et m'arrête sans prolonger jusqu'à la Croix et le sommet officiel (6m plus bas) : en effet, la route passant à ses pieds, il est le lieu de rendez-vous des premières foules des beaux jours. Une bonne dizaine de personnes y sont réunies.

Après un quart d'heure de pause bien mérité, je bascule sur les alpages du versant occidental. Quelques ruines de bergeries et me voilà dans les bois. Je plonge alors dans «la Combe», vallon que le sentier parcours par le fond en ligne droite : La pente est particulièrement raide et je dévale 600m en moins de 45 minutes au prix de glissades pas toujours bien contrôlées. L'ambiance est étrange et dépaysante : le sentier pierreux est étroit, l'air étouffant et le fond du vallon est couvert de mousse et d'inflorescences blanches de Cardamine heptaphylla. Quel contraste avec les alpages au dessus ! Au débouché du vallon, je tombe alors nez à nez avec une superbe arche naturelle : la Roche Percée, qui conclue en beauté cette boucle.


Arrivé au village de Béon, j'emprunte à nouveau le GR qui me fait encore grimper de 130m pour redescendre sur Culoz où j'arrive à 16h30, avec plus d'une heure d'avance sur mon horaire. J'aurai mon train !

 
  Le Grand Colombier (1531m)

Type : BS
Localisation : Ain (carte de situation)
Point de départ : Culoz
Itinéraire : Culoz (GR9) - Romagneux - point de vue de Fenestre - Grand Colombier - en Pryse - Planapose - la Combe - Béon (GR9A) - Culoz
Distance : 24 km
Dénivelé positif : 1500 m
Carte : IGN TOP25 3331OT «Rumilly – Seyssel – Le Grand Colombier»
Topo : D’après mes propres investigations


Sortie n°173 réalisée le 13/04/07 en solo
 

Transport : TER quotidien du lundi au vendredi (attention, le week-end, cette ligne existe mais passe par Lyon, ce qui rallonge temps et coût du trajet).
  •  
  • Mâcon (6h49)-Ambérieux (7h51/8h04)-Culoz (8h40)
  •  
  • Culoz (17h56)-Ambérieux (18h35/19h15)-Mâcon (20h25)
Coût total : 33,40€ (plein tarif)



Réflexions sur la notion de mobilité douce

Trois avantages indéniables :
  •  
  • Moins de pollution pour l'environnement,
  •  
  • Moins de fatigue pour le trajet,
  •  
  • Et une démarche intéressante : En effet, les transports en commun ne permettent pas des accès aussi faciles qu'avec une voiture. Cela favorise donc la recherche d'itinéraire, la marche d'approche et des dénivelés plus importants (accès souvent plus bas). Si certains peuvent considérer ce critère comme négatif, j'y vois au contraire une démarche qui redonne à la montagne et à la randonnée ses lettres de noblesses...

En revanche :
  •  
  • Les moyens disponibles (trains ou bus) sont encore souvent insuffisants en terme d'horaires et de dessertes.
  •  
  • Et le coût est parfois peu attractif. A titre d'exemple, cette sortie m'a coûté un peu plus de 30€, coût identique au trajet en voiture (256 km - 7L/100km - 1,3€/L - 10€ de péage, soit 33€). Si nous avions été deux, le coût-voiture aurait été divisé par 2 et le train serait devenu peu rentable !
  •  
  • Mais les choses changent : pour l'exemple, je citerai l'initiative du Conseil Général des Alpes-Maritimes qui propose n'importe quel trajet en bus dans le département à 1,30€ !

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9 avril 2007 1 09 /04 /avril /2007 17:16
6ème incursion dans ce massif pré-alpin depuis que nous fréquentons les Alpes du Nord. Avec les chutes de neige récentes, nous espérons utiliser une dernière fois les raquettes avant d'entamer la saison estivale. Notre objectif: les alpages du plan de la Limace, sous le Mont de la Coche.

Samedi 07 avril : Nous partons après le déjeuner pour Chambéry. La capitale historique de la Savoie n'a vraiment rien à envier à sa rivale Annecy (à part peut-être les rives de son lac). Nous parcourons les ruelles colorées de la vieille ville, longeons le chevet gothique de la Sainte Chapelle prolongée par l'enceinte du château ducal (fermé comme à chacune de nos visites), et terminons notre flânerie au Carré Curial.

Cette ancienne caserne réhabilitée en espace culturel abrite, entre autres, la Galerie Eureka: Nous découvrons pour la première fois ce Centre de Culture Scientifique, Technique et Industrielle (CCSTI) qui propose une exposition permanente (et gratuite) sur la montagne. Déclinée en 14 modules thématiques et interactifs sur près de 500 m², cet espace pour petits et grands, à la fois pédagogique et ludique est extrêmement bien fait. A visiter!



Dimanche 08 avril : Il est 6h30 quand nous nous levons... Et je suis lessivé par
une 3ème nuit consécutive à tousser. Je traîne en effet depuis bientôt 5 jours une espèce de bronchite. Et si mes poumons me laissent tranquille la journée, ils se rappellent à moi dès la nuit venue et me rendent insomniaque.

Nous quittons Chambéry par le Sud, puis remontons sur quelques kilomètres la Combe de Savoie avant de pénétrer dans le «pays bauju» par le col du Frêne, sous la Dent d'Arclusaz. Et déjà, au loin, apparaissent les contreforts du Mont de la Coche, but de notre sortie. Ils sont presque totalement déneigés : les raquettes resteront dans le coffre !

Nous traversons le village encore endormi de Jarsy et terminons notre route 100m plus haut, au hameau du Coudray. Chaussures aux pieds, nous démarrons. Il est 8h30. Un chien de berger nous accueille au début de la piste... et se met à nous suivre. Il fera toute la balade avec nous: décidément, les chiens nous aiment bien !

Nous montons à travers une forêt mixte de conifères et feuillus (qui n'en sont pas encore). Bientôt, les arbres font place à de vastes prairies couvertes de primevères, violettes et crocus. Partout des oiseaux virevoltent et chantent. La nature est bel et bien sortie de sa torpeur hivernale, et ce spectacle est de toute beauté. Seuls les faces et vallons nord du Pécloz ou de la Dent d'Arclusaz nous rappellent que nous ne sommes qu'en Avril. Tout comme les chalets d'alpages encore fermés, qui se succèdent tout au long de notre montée : Le Chargieu, Tré le Mont, Allant...

Sur la crête, les premières neiges apparaissent, mais fondent à vue d'œil sous ce soleil printanier. La terre est d'ailleurs gorgée d'eau. La traversée de ces quelques névés rend notre compagnon improvisé totalement fou : Il court et bondit pour attraper les quelques poignées de neige que lui lance Estelle.

La neige finit par former une vaste étendue blanche et uniforme à notre arrivée au Plan de la Limace. A tout juste 1700m, son épaisseur reste faible et ne doit sa survie temporaire qu'à un bon regel nocturne. Il est 11h quand nous nous installons pour pique niquer dans un espace dégagé de toute neige, entre quelques rochers calcaires. Au dessus de nos têtes un jeune Aigle royal tournoie à la faveur d'une ascendance. Il est à noter que nous nous trouvons non seulement dans un Parc Naturel Régional, mais également au cœur d'une Réserve Nationale de Chasse et de Faune Sauvage...

Quelques photos, un sandwich, et je sombre dans une sieste réparatrice, tandis qu'Estelle admire aux jumelles les sommets alentours. Nous sommes en effet cernés par 11 des 14 «2000» des Bauges (à défaut des 14 «8000», leur enchaînement est un défi que je relèverai peut-être un jour...). Le temps est superbe, mais la visibilité un peu réduite par une atmosphère humide. Sur les sommets, les premiers cumulus font leur apparition.

A midi passé, nous prenons le chemin du retour. Durant la descente, Estelle découvre d'étranges crottes en forme de «curly» : les tétras-lyres ne sont pas loin! Arrivés à la Croix d'Allant, nous basculons versant nord, sur la piste du Bois du Replat, afin d'effectuer une boucle, toujours plus agréable qu'un simple aller-retour. La neige est un peu plus présente, mais sans plus. Le tracé de la piste est différent de celui indiqué sur la carte, mais le balisage est bon, et en moins de 2h, nous sommes au Coudray. Nous faisons nos « adieux » au chien... que nous retrouvons une demi-heure plus tard, à Jarsy, tandis que nous prenons un café à la terrasse de l'hôtel du coin !


Nous quittons finalement les Bauges par le col de Leschaux, et terminons l'après-midi au bord du lac d'Annecy. Les sommets sont maintenant bien chargés alors qu'au bord du lac, la douceur et le soleil règnent en maîtres. Mais peu à peu les ombres s'allongent nous annonçant qu'il est maintenant temps de repartir...

 
  Le Plan de la Limace

Type : BM
Localisation : Savoie (carte de situation)
Point de départ : Hameau du Coudray au-dessus de Jarsy
Itinéraire : Le Coudray - le Chargieu - chalets d'Allant - plan de la Limace - chalets d'Allant - croix d'Allant - bois du Replat - le Coudray
Distance : 9,5 km
Dénivelé positif : 800 m
Carte : IGN TOP25 3432OT «Massif des Bauges»
Topo : D'après «Balades natures en Rhône-Alpes (Pays de Savoie)»
Collection Les plus beaux sites naturels aux éditions Dakota, p.66


Sortie n°172 réalisée le 08/04/07 avec Estelle
 
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12 mars 2007 1 12 /03 /mars /2007 18:16
Voilà enfin les vacances! Nous partons quelques jours à la découverte du Dévoluy. Ce petit massif préalpin, prolongeant au sud-est le Vercors et faisant face aux Ecrins, est la porte d'entrée des Alpes du Sud, entre les cols Bayard et de Lus la Croix-Haute.

Jeudi 08 mars
: Nous quittons la Bourgogne sous la grisaille pour arriver à Grenoble sous la pluie. Nous y visitons le modeste Muséum d'Histoire Naturelle, histoire de se cultiver un peu, puis faisons quelques emplettes en ville. Pour ma part, et pour changer : cartes et bouquins de montagne... En fin d'après-midi, nous retrouvons Stéphanie et Laurent qui nous accueillent toujours aussi chaleureusement dans leur «gîte 3 étoiles» pour une sympathique soirée.

Vendredi 09 mars: De Grenoble, la route Napoléon nous mène à Corps, dans le Beaumont, où nous bifurquons vers le barrage du Sautet et son lac au niveau désespérément bas. Nous longeons alors les contreforts Nord, ourlés de brouillard, de la «forteresse» Dévoluy. Le massif semble inaccessible. A ses pieds, au milieu de la forêt de résineux de Pellafol, la résurgence des Gillardes (seconde de France après la Fontaine de Vaucluse) déverse toutes les eaux souterraines de ce secteur karstique dans la Souloise. C'est d'ailleurs grâce à cette rivière, qui entaille ici la falaise calcaire, que nous pénétrons dans le massif et dans le département des Haute-Alpes.

Le Dévoluy s'apparente au Vercors, en plus petit et plus vertical, avec une végétation plus sèche et méridionale (pins sylvestres et mélèzes). C'est un plateau d'altitude drainé par la Souloise et enserré entre de puissantes barrières calcaires du sénonien : à l'Ouest, la chaîne s'étend du Roc de Garnesier (2383m) à l'Obiou (2789m) ; à l'Est, la montagne de Faraut (2568m) et le Bec de l'Aigle (2385m) veillent, et au Sud, le Pic de Bure domine le paysage de ses 2709m.


Pour se mettre en jambes, nous entamons une petite marche. Notre objectif, les Rochers de Pierre Baudinard, garde l'entrée d'un des vallons de la chaîne occidentale du massif. La neige est présente, mais assez haute, c'est pourquoi nous n'emportons pas les raquettes. Au départ du hameau de Villard Joly,  un chien de berger nous accompagne et nous «sympathisons» rapidement avec le fidèle animal qui nous suivra durant toute la balade.

Nous atteignons la neige au pied des «Rochers», gros blocs cubiques «posés par les mains d'un géant qui jouait au dés». La légende raconte en effet, que jadis, l'Obiou, le Grand Ferrand, le Pic de Bure et le Féraut étaient des Géants qui se battaient à coups d'énormes blocs détachés de la montagne.


Après un frugal déjeuner (pain et saucisson), nous explorons la petite cabane posée à côté des rochers. Elle se compose d'une pièce très propre, avec un poêle en bon état, une table, un banc et un garde-manger. Une échelle permet de monter sous le toit pour y dormir. A côté, une réserve de bois fait de ce lieu un refuge idéal pour une prochaine virée dans le coin.

Nous mettons à profit le peu de neige pour une descente ludique sous le regard de quelques chamois. Le temps reste chargé, mais la vue est assez dégagée. Après avoir quitté la neige, nous traversons un paysage qui rappelle à Estelle le plateau de Caussols, au dessus de Grasse. Les genévriers et pins sylvestres dominent, sur un sol aride et pierreux. Ici et là, reposent de gros tas de cailloux, les clapiers, patiemment constitués par les agriculteurs locaux pour pouvoir cultiver la terre.

L'après-midi est réservée à la visite des villages du coin : Agnières, St-Etienne et St-Disdier (notre point du chute) dominé par la «Mère Eglise». Il est 18h00 quand nous nous installons enfin au gîte. L'ambiance y est très bonne, les hôtes sympathiques et le repas copieux, fait de produits bio et du terroir !

 
 
Les Rochers de Pierre Baudinard

Type : BM
Localisation : Hautes-Alpes (carte de situation)
Point de départ : Villard Joly
Itinéraire : Villard Joly - piste puis sentier jusqu'aux Rochers et la cabane pastorale - retour Est-Sud-Est jusqu'à la piste - Villard Joly
Distance : 6 km
Dénivelé positif : 365 m
Carte : IGN TOP25 3337OT «Devoluy - Obiou - Pic de Bure»
Topo : D'après Bruno Christophe, «Hautes-Alpes Tome 2»,
Collection des Guides Raquettes aux éditions Libris, p.44

Sortie n°169 réalisée le 09/03/07 avec Estelle
 



Samedi 10 mars: Réveil matinal. Raquettes sur le sac, nous montons faire le tour de la Tête d'Oriol. L'approche est longue. Sur le sentier, nous croisons des randonneurs à ski montant de Villard Joly avec... «notre» chien de berger!

Nous chaussons enfin les raquettes vers 1600m, au dessus d'une cabane pastorale, à l'entrée du vallon de Truchière. Les crêtes sont noyées dans le brouillard. Nous remontons le vallon dans une neige excellente, mais un vent violent nous assaille de poudreuse. Les traces de nos prédécesseurs s'effacent en quelques minutes.

Nous sommes bientôt pris dans les nuages et la visibilité devient nulle. Nous atteignons le col d'Oriol à la boussole. A la faveur d'une éclaircie, le paysage alentour se dévoile: barres surplombantes du Grand Ferrand, Tête d'Oriol, rochers des Prêtres et de la Demoiselle. Puis le brouillard nous entoure à nouveau.

Nous plongeons alors dans le vallon des Narrites où nous entendons vaguement passer quelques skieurs sans les localiser. Soudain, revoilà notre fidèle compagnon à quatre pattes. Nous entamons la descente plein Est, sur le flanc droit du vallon. Je ne comprend pas pourquoi le chien s'obstine à monter au lieu de rester à notre niveau. Au bout d'un moment, je fini par vérifier ma boussole : nous marchons maintenant plein Ouest à 180° de notre destination! Nous avons du mal à réaliser notre erreur... Le soleil, qui transparaît par moment me la confirme pourtant : il est passé de notre droite à notre gauche.

Nous faisons demi-tour tandis que je garde la boussole en main. Le brouillard se lève alors aussi soudainement qu'il est tombé et nous découvrons nos traces : nous étions en train de tourner en rond dans une légère dépression du terrain !

La descente est particulièrement agréable, malgré le vent glacial. A l'abri d'un rocher, nous déjeunons, avant de repartir vers la vallée. Notre itinéraire serpente au milieu de grosses dépressions circulaires, centrées sur les «chourums», noms locaux des gouffres qui parsèment le massif (plus de 400 cavités recensées). Nous sortons finalement du vallon et quittons par la même occasion la neige, pour rejoindre la cabane pastorale et le sentier de montée. Recroisant les skieurs à pieds, nous leur « rendons » le chien et regagnons la voiture.


Pour Estelle, ce sera un goûter bien mérité. Ne trouvant aucun café ouvert dans les environs, nous montons, en désespoir de cause, à la station de Superdévoluy, véritable cicatrice au milieu de cette magnifique montagne. On fera avec, supportant durant une demi-heure cet urbanisme sauvage et sa foule.

 
 
Le Tour de la Tête d'Oriol

Type : BM
Localisation : Hautes-Alpes (carte de situation)
Point de départ : Pont du torrent des Pertusets (le Grand Villard, D217)
Itinéraire : Vallon des Pertusets - cabane pastorale - vallon des Truchières - col sous la Tête d'Oriol - vallon des Narrites - cabane pastorale - vallon des pertusets
Distance : 11,5 km
Dénivelé positif : 1000 m
Carte : IGN TOP25 3337OT «Devoluy - Obiou - Pic de Bure»
Topo : D'après Bruno Christophe, «Hautes-Alpes Tome 2»,
Collection des Guides Raquettes aux éditions Libris, p.45

Sortie n°170 réalisée le 10/03/07 avec Estelle
 



Dimanche 11 mars: Ce matin, le thermomètre affiche un beau -6°C et le ciel est bleu azur. Profitons-en !

A l'origine, je souhaitais faire le tour de la crête de l'Ane, au pied du Pic de Bure (boucle de 7km pour 550m de dénivelé). Mais le propriétaire du gîte me déconseille fortement ce secteur très avalancheux où s'accumule la neige et où 3 personnes ont trouvé la mort l'an dernier. De plus, après la grosse randonnée d'hier, il me faut négocier dénivelé et distance avec Estelle. Nous partons donc pour le col de la Saume, au départ de la route du col du Noyer (fermé en hiver).

La route est praticable jusque vers 1500m où les premières plaques de neige font leur apparition. Voiture garée, nous montons dans ce vallon sauvage et désert. Il y a juste assez de neige par endroit pour éviter de porter les raquettes. Nous chaussons donc et atteignons rapidement le col. Les traces d'un lièvre variable nous accompagnent.

Du col, la vue est admirable sur le Champsaur et l'Oisans. Et le panorama s'étend jusqu'au Haut-Verdon, où je distingue la Grande Séolane et ce qui me semble être le couple Pelat-Cimet. Laissant Estelle, je grimpe encore 200m sur une crête déneigée et bien raide pour profiter au mieux de la vue.

A mon retour, nous redescendons vers la voiture et allons pique-niquer au soleil, face au Pic de Bure que nous saluons une dernière fois avant de quitter ce massif enchanteur. Nous reviendrons !

 
 
Le col de la Saume

Type : ARM
Localisation : Hautes-Alpes (carte de situation)
Point de départ : Terminus déneigé de la route du col du Noyer  (St Etienne-en-Dévoluy, D17t)
Itinéraire : Route (enneigée) du col du Noyer (GR93) - combe de la Saume - col de la Saume (retour identique)
Distance : 8 km
Dénivelé positif : 400 m
Carte : IGN TOP25 3337OT «Devoluy - Obiou - Pic de Bure»
Topo : Librement inspiré de Bruno Christophe, «Hautes-Alpes   Tome 2», Collection des Guides Raquettes aux éditions Libris, p.50

Sortie n°171 réalisée le 11/03/07 avec Estelle
 
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21 janvier 2007 7 21 /01 /janvier /2007 19:41

Si la fin décembre a vu l’arrivée tant attendue de la neige, c’était sans compter sur la douceur exceptionnelle de ce mois de janvier 2007 qui l’a vu fondre en grande partie et revenir à son niveau du début d’hiver, c’est à dire quasi-nul en moyenne montagne. Il est temps pour moi d’aller voir ça de près. Mon objectif est double : profiter du faible enneigement pour crapahuter léger (sans raquettes) et en solo, et découvrir un nouveau secteur. Mes investigations me portent sur l’envers de Belledonne…

Vendredi 19 : Je pose à la dernière minute une journée de congé, sans remords, car reliquat de 2006 à solder en ce début d’année. En 2h, j’arrive à Grenoble, me gare au Parc-Relais, à 100m du Formule 1 où je passerai la nuit, et me rends en centre ville en tram. Les balades urbaines sont à la mode (voir la collection «rando-citadines» de la FFRP), et je ne déroge pas à la règle en me programmant pour cette fin d’après-midi une petite marche autour de la Bastille, avec l’intention d’aller voir là haut de quoi ont l’air les sommets environnants.

Partant de la Porte de France, j’entame mon ascension par le jardin des Dauphins et m’engage dans le labyrinthe de couloirs et d’escaliers qui parcourent les remparts de la forteresse. Je monte palier par palier jusqu’à la Bastille proprement dite. Là haut, les «œufs» sont hors service, il n’y a donc personne ou presque, pour mon plus grand plaisir.

Je pousse ensuite ma balade jusqu’au Mt Jalla sur lequel est édifié un mémorial aux troupes alpines. Du sommet, la vue est panoramique sur Grenoble, et splendide sur le Vercors à droite, le Taillefer et Belledonne enneigés à gauche. La chaleur, la roche calcaire et les chênes pubescents me rappellent l’arrière pays grassois au Printemps. Je suis en T-shirt et seules les ombres déjà grandes en cette fin d’après-midi me rappellent que nous ne sommes qu’en Janvier !

Je redescends alors par une impressionnante volée d’escaliers courant le long du rempart oriental et me retrouve porte St Laurent, dans le charmant et méconnu quartier italien homonyme, en rive droite de l’Isère. Il est 17h30, le soleil se couche et les cimes de Belledonne s’embrasent… Quelques emplettes en ville, 20 minutes de tram et me voilà à l’hôtel. Je m’endors sur les pas de Sylvain Tesson et Alexandre Poussin (La Marche dans le Ciel: 5000 km à pied à travers l’Himalaya).


 
  La Bastille et le Mont Jalla

Type : BS
Localisation : Isère (carte de situation)
Point de départ : Grenoble (rue Raoul Blanchard, près de l'Office du Tourisme)
Itinéraire : Rue raoul Blanchard - Porte de france - la Bastille - Mont Jalla - la Bastille - Porte St Laurent - Rue raoul Blanchard
Distance : 8 km
Dénivelé positif : 400 m
Carte : IGN TOP25 3335OT «Grenoble – Chamrousse - Belledonne»
Topo : D’après mes investigations sur la toile (www.iseretourisme.com et www.sipavag.fr)


Sortie n°166 réalisée le 19/01/07 en solo
 


Samedi 20 : Départ à l’aube. Je roule en direction de Vizille et pénètre dans la vallée de la Romanche. Remontant ensuite la vallée de l’Eau D’Olle, je passe le lac du Verney et sa centrale hydroélectrique, et m’enfonce entre Belledonne et Grandes Rousses, pour atteindre le village du Rivier d’Allemont, terminus de la route (le col du Glandon étant fermé en cette saison). J’ai pour objectif la Pointe du Sciallet (2312m) en aller-retour.

Le sentier démarre sèchement à travers une belle pessière. Entre les branchages, le massif des Sept-Laux fait son apparition dans la lumière matinale. J’atteins les 1ères neiges vers 1800m, au sortir de la forêt. Devant moi s’ouvre le vallon du ruisseau de Grande Montagne. La neige est très humide et j’avance péniblement.

Je décide d’éviter le vallon et de passer par la crête qui me semble moins chargée. N’ayant pas emporté les raquettes, j’ai cependant pris mes crampons, espérant une neige verglacée… Erreur magistrale, car j’ai à faire à de la soupe!

Je profite des quelques massifs de rhododendrons émergeant pour m’aider à progresser, mais plus je grimpe, plus l’épaisseur est importante. Je m’enfonce bientôt jusqu’aux genoux à chaque pas. A 2100m, je renonce finalement à mon objectif…

Après consultation de la carte, je décide de perdre un peu d’altitude (jusqu’à la limite d’enneigement) et de progresser à flanc vers le nord pour rejoindre le GR et le Pas de la Coche, et faire ainsi une belle boucle. La descente, moins exposé au soleil, est un véritable calvaire. Je m’enfonce maintenant jusqu’aux cuisses. Mon pantalon est trempé (heureusement, j’ai mis mes guêtres), et je redoute à chaque instant de me tordre ou de me coincer une jambe. Après plus d’une demi-heure à patauger ainsi, je rejoins enfin la «terre ferme». Une pause s’impose.

Autour de moi, le décor est somptueux: A ma droite, prolongeant au sud, la chaîne de Belledonne : Le Rocher de l’Homme, le Grand Pic de Belledonne et la Grande Lance d’Allemond.

A l’horizon, dans le prolongement de la vallée, une partie du massif des Ecrins dominée par le Roc de la Muzelle. Face à moi, les Grandes Rousses en partie masquées par le Rissiou.

Enfin, à ma gauche, prolongeant vers le nord la chaîne de Belledonne: le massif des Sept-Laux, dominé par le Pic de la Belle Etoile (une pensée pour Estelle, ma belle étoile à moi) et l’enfilade des Pics Bunard, des Eustache et de l’Agnelin.

Arrivé sous le Pas de la Coche, je récupère le GR549, traversé par une inesthétique ligne électrique. La neige est ici bien moins épaisse et bien plus portante et j’atteins rapidement le col et son lac gelé. De l’autre côté, la Chartreuse se dévoile, totalement déneigée. Jusqu’à présent tout seul, je croise finalement à la descente 2 randonneurs à pied, et 3 skieurs bien particuliers, puisqu’ils progressent… sur l’herbe !


 
  Le Pas de la Coche

Type : BM
Localisation : Isère (carte de situation)
Point de départ : Le Rivier d'Allemont
Itinéraire : Le Rivier d'Allemont - les Roncières - vallon du ruisseau de Grande Montagne - traversée à flanc (vers 2000m) sur le lac et le pas de la Coche - retour par le GR549
Distance : 10 km
Dénivelé positif : 1025 m
Carte : IGN TOP25 3335ET «Le Bourg d’Oisans - L’Alpe d’Huez – Grandes Rousses – Sept-Laux»
Topo : D’après J. Schmitz, «52 balades à raquettes autour de Grenoble», éd. Didier Richard, p. 113


Sortie n°167 réalisée le 20/01/07 en solo
 
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6 novembre 2006 1 06 /11 /novembre /2006 18:24

Estelle, de retour de ses vacances familiales à Paris, m’accorde 3 jours pour aller se dégourdir les jambes dans les Alpes. J’opte pour la Vanoise, car ce secteur nous est encore inconnu. J’avais, dans un premier temps, privilégié une approche du massif par la Haute-Maurienne et le col de l’Iseran, évitant ainsi la Tarentaise et ses trop nombreux aménagements, mais ce secteur est trop éloigné à mon goût pour un périple de seulement 3 jours. J’ai donc approfondi mes investigations cartographiques et découvert qu’au delà de Moûtiers (Tarentaise) et des accès au domaine des « 3 vallées » (Courchevel, Méribel et Cie), on pouvait atteindre le cœur du massif, aux portes du Parc National et au pied de la Grande Casse. Notre camp de base sera donc Pralognan-la-Vanoise ! La voiture faisant encore des siennes (cette fois, il semble que la batterie soit morte), nous décidons de louer un véhicule pour partir l’esprit serein.

Vendredi 03 : 2h30 d’autoroute et nous arrivons à Moûtiers où nous déjeunons. Après une visite succincte du petit centre ville (Cathédrale St Pierre, évêché historique de Tarentaise), nous remontons la vallée du Doron, passons à Bozel (beau clocher à bulbe) avant d’arrivée à Pralognan.

La station est déserte : Pas un restaurant, ni un magasin ouverts. Seule une supérette Casino nous permet de nous ravitailler. Et le seul hôtel ouvert est le nôtre, nous serons d’ailleurs les seuls clients du week-end.

Samedi 04
: Il est 8h30 et il fait –5°C ! Quand je pense qu’il y a une semaine, on pouvait manger en terrasse ! Une fois le pare-brise de notre «C1» dégivré, nous remontons le Doron de Chavière jusqu’au pont de Gerlon. C’est le point de départ de la rando.

La vallée est très encaissée et ne voit pas souvent le soleil en cette saison. Quel froid ! La montée en sous-bois est soutenue et nous réchauffe un peu. Au sortir des bois, nous nous élevons progressivement au milieu d’un relief ruiniforme, caractérisé par de magnifiques (et parfois gigantesques) entonnoirs de dissolution. C’est du gypse, roche soluble et claire qui compose l’essentiel du Petit Mont Blanc (d’où son nom). Du plateau du col des Saulces, on aperçoit la piste qui mène à Courchevel et on devine les lacs Merlet aux pieds de l’Aiguille du Fruit. Nous attaquons alors la dernière montée, à flanc, pour atteindre le sommet. Le «vrai» Mont Blanc apparaît au loin.


Du sommet tabulaire et lunaire, une superbe table d’orientation gravée permet d’identifier l’ensemble des cimes qui nous entourent. La pause déjeuner nous invite à admirer aux jumelles les glaciers tous proches. Nous descendons ensuite par le col du Mône, puis entamons une belle traversée au dessus de la vallée, entre pins cembros et quelques rares mélèzes, pour rejoindre la voiture vers 15h30.

Malgré quelques courses et un petit tour dans le village, la soirée est longue, mais nous avons emporté de la lecture…


 
  Le Petit Mont Blanc (2677m)

Type : BS
Localisation : Savoie (carte de situation)
Point de départ : Les Planes - Pont de Gerlon (2km au sud de Pralognan-la-Vanoise)
Itinéraire : les Planes- col des Saulces - le Petit Mt Blanc - col du Mône - les Prioux - GR55 - les Planes
Distance : 10 km
Dénivelé positif : 1087 m
Carte : IGN TOP25 3534OT «Les 3 vallées/Modane/PN de la Vanoise»
Topo : D’après Pierre Maes, «50 sommets en toute liberté en Vanoise», éd. Didier Richard, pp. 32-33


Sortie n°163 réalisée le 04/11/06 avec Estelle
 


 

Dimanche 05 : Lever à 7h et départ à 8h dans une atmosphère toujours aussi glaciale. Nous faisons route vers Champagny-en-Vanoise, puis montons vers Champagny-le-haut, installé sur un magnifique replat de la vallée : le clocher et quelques mélèzes dans le soleil matinal font de ce lieu un décor de carte postale.

Nous poursuivons en voiture jusqu’au terminus de la route, au Laisonnay-d’en-bas. Le départ se fait au pied de la cascade du Py. Le froid est mordant et la piste longue… Nous coupons les grands lacets quand cela est possible...

Sur la rive opposée, on découvre la plus grande aulnaie naturelle de France, résultat d’une exposition nord humide et avalancheuse.
C’est une belle saison pour marcher en montagne : il n’y a pas encore de neige, les couleurs sont magnifiques et il n’y a personne (à part "Jeannot", un ancien du village avec qui nous discuterons un peu) !

Arrivée au refuge de la Glière, ce dernier est ouvert mais non gardé : très propre et très douillet, c’est une étape tentante, mais nous continuons, à la poursuite du Soleil… Nous passons la chapelle homonyme, puis montons en rive droite pour découvrir la cuvette comblée du lac de la Glière, et les glaciers de la face nord du Grand Bec et de la Grande Casse. Au bout de la vallée, apparaissent les moraines du glacier de Pramort et la Grande Motte (avec son téléphérique).

Nous nous arrêtons, enfin au soleil, pour déjeuner. Nous sommes arrivés au Chalet des Gardes, terminus (ou presque) de la piste. La vue y est vraiment admirable. Je suis tenté d’aller au col de la Grassaz, seulement 300m plus haut, mais la distance à couvrir me semble un peu trop longue (plus de 5km A/R). Voilà un futur objectif pour une prochaine virée dans le secteur (Tour de la Valaisonney par exemple…).

Nous redescendons par le même chemin : finalement, cette piste manque un peu de charme et c’est bien dommage, car le paysage vaut la balade.

Il est 15h30, quand nous repartons après un bon chocolat chaud et une tarte au myrtilles dégustés à Bozel.

 
  Le Chalet des Gardes

Type : AR
Localisation : Savoie (carte de situation)
Point de départ : Le Laisonnay-d'en-bas (terminus de la D91b, après Champagny-en Vanoise)
Itinéraire : Le Laisonnay-d'en-bas - refuge de la Glière - Chalet des gardes (retour identique)
Distance : 13 km
Dénivelé positif : 750 m
Carte : IGN TOP25 3633ET « Tigne/Val d’Isère/Haute-Maurienne/PN de la Vanoise»
Topo : D’après la carte et mes investigations sur le net


Sortie n°164 réalisée le 05/11/06 avec Estelle
 
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