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4 juillet 2008 5 04 /07 /juillet /2008 10:57
Pour décompresser enfin et débuter en beauté ces 15 jours de vacances, je m’offre une virée en solo et en autonomie dans le Beaufortain. Profitant d’une fenêtre météo favorable, j’ai prévu 37km de marche et plus de 2000m de dénivelé, répartis sur au moins 2 jours, pour rentabiliser l’acquisition d’une tente légère (2kg) et les 13kg de mon sac. J’ai pourtant pris le strict minimum: nourriture déshydratée pour le soir seulement, barres de céréales pour le midi et les petits creux, popote réduite à sa plus simple expression, 2L ½ d’eau, aucun vêtement de rechange (un seul T-shirt et une seule paire de chaussettes), et, seule concession au poids, un bouquin et l’appareil photo !

Lundi 30 Juin : Départ de Mâcon à 13h30. Je quitte l’autoroute à Chambéry pour éviter les camionneurs en colère, puis remonte l’Isère jusqu’à Aime. Une route aérienne me conduit ensuite à 1250m, au village de Granier, point de départ de ma randonnée.

Je suis en Tarentaise, mais déjà sur les contreforts du massif du Beaufortain qui s’étend jusqu’au Val d’Arly et prolonge au Sud-Ouest le massif du Mont blanc.

Je m’élève de pistes en sentiers, au milieu d’un parterre d’ombellifères et d’orchidées, progressant à l’ombre de la forêt avant de déboucher dans les prairies du Vallon de Foran, où je suis accueilli au son des clarines.

Ayant rejoins le GR5, je remonte alors ce vallon dominé par le Roignais (2999m, le plus haut sommet du massif). Les ombres s’allongent tandis qu’une brise thermique bien fraîche descend des sommets maintenant cachés par de sombres cumulus. Seuls les cris perçants de quelques marmottes égayent les sonorités minérales du torrent dans une atmosphère de plus en plus austère.

Sur ma gauche se dresse le refuge communal de la Balme, surplombant une jolie cascade. Je le dépasse, non sans une réelle tentation de m’y arrêter. Mais le poids de mon sac me rappelle que c’est sous la tente que j’ai décidé de dormir !

Je grimpe donc encore vers les nuages, dans une ambiance de haute montagne, croisant mes premiers névés.  Après de vaines recherches, j’installe finalement mon campement vers 2200m, au bord du sentier, à moins d’une heure de marche du refuge de Presset que j’aperçois 300m plus haut sur sa butte. Des boules Quies me permettront de dormir à côté du torrent tonitruant.

Alors que je dîne, le ciel se dégage et j’aperçois enfin le monolithe de la Pierra Menta, fiché sur la crête par un coup de pied de Gargantua dans la chaîne des Aravis dit la légende, et gravi pour la première fois en 1922 par Loustalot et Zwingelstein.

La nuit est sans Lune, et la voie Lactée de toute beauté. Quelques satellites et étoiles filantes plus tard je m’endors.



Mardi 01 juillet : Après un réveil naturel vers 7h30, je replie la tente et monte directement au refuge de Presset. J’y trouve quelques randonneurs sur le départ et en profite pour faire le plein d’eau, me tartiner de crème, m’informer sur l’enneigement des cols, le tout autour d’un bon chocolat chaud. De la terrasse, la majestueuse Pierra Menta présente alors son plus beau profil. Quant au lac, il est toujours en partie gelé et enneigé.

Au programme de cette journée, j’ai 4 cols à franchir : le premier, le col du Bresson (2469m), me permet de basculer côté Beaufort. Le chemin serpente au milieu des rochers en vue du lac de Roselend, une des nombreuses retenues artificielles qui font du Beaufortain un véritable château d’eau.

Je rejoins alors les alpages du vallon du Coin que je remonte jusqu’au col homonyme (2398m). Si le dénivelé n’est pas énorme, le sac est pesant et je m’épuise dans le dernier et raide lacet sur névé. Enfin en haut ! Derrière moi se profile la calotte glaciaire du Mont blanc partiellement cachée par les sommets du Haut Beaufortain, alors que face à moi, j’aperçois la large échancrure du Cormet d’Arêches, et les moutonnements lointains de mes prochains cols.

Avant d’arriver au Cormet, je fais une pause au refuge de la Coire, où je m’offre un vrai déjeuner : une omelette au Beaufort accompagnée d’une Blonde bien fraîche ! Quel plaisir !


La piste que je suis maintenant devient ici pratiquement une route, et il y a quelques véhicules garés et un groupe scolaire qui explore les environs. Je m’éloigne rapidement de cet axe de circulation et me pose à l’ombre d’un rocher, attendant que passent les heures chaudes de la journée. Mais le ciel se charge et je décide finalement de poursuivre, profitant d’une ombre qui, si elle ne supprime pas les UV, contre au moins les infrarouges si calorifiques.

Une heure plus tard, à nouveau totalement seul, je franchis mes troisième et quatrième cols : La Grande Combe (2356m) et Les Génisses (2348m). Je plonge alors vers la Tarentaise et le hameau de Pesée où un troupeau de belles tarines attend l’heure de la traite, sous l’œil d’un fier taureau.

Sur la Vanoise voisine, les glaciers ont disparu sous un ciel maintenant noir et menaçant… les premiers coups de tonnerre résonnent. Je comptais bivouaquer dans le coin, mais je décide de poursuivre : plus bas, je serais toujours mieux si l’orage éclate. Je continue donc sur la piste d’alpage, dépasse Pesée et me pose finalement dans un petit éden, près d’un chalet fermé, au bord de gros rochers et à quelques mètres d’un joli torrent. Je suis fourbu et j’ai les pieds en compote : d’ailleurs une énorme ampoule s’est formée sur mon petit orteil que je soigne rapidement car j’ai encore un peu de marche demain matin.

Je suis installé depuis moins d’une heure quand la pluie me condamne à me réfugier sous la tente pour lire et dîner. Eclairs et tonnerre se déchaînent sur les sommets alentours jusque vers 22h.



Mercredi 02 juillet : Je me réveille sous un ciel magnifique, petit-déjeune au soleil, et traîne, profitant du point de vue sur les cimes de Bellecôte, la Grande Casse et la Grande Motte.

Je quitte finalement ce petit paradis vers 9h30 pour le chemin du retour qui s’avère être une route goudronnée. Je l’abandonne heureusement rapidement pour un sentier panoramique au dessus de la Tarentaise et découvre bientôt le superbe Mont Pourri et, plus loin, le Ruitor et les sommets frontaliers couverts de neiges éternelles avant de descendre sur Granier.

Pour conclure ces quelques jours, je visite Aime et les villages alentours et cherche désespéremment une fruitière ouverte pour ramener à la maison un peu de Beaufort. Malheureusement, à l’heure du déjeuner, tout est fermé et je rentrerai donc bredouille.


 
  Autour de la Pierra Menta

Type : B
Localisation : Savoie (carte de situation)
Point de départ : Granier (D218)
Itinéraire : Granier - vallon de Foran - Refuge de Presset - col de Bresson - col du Coin - Cormet d'Arêches - col de la grande Combe - col des Genisses - hameau de Pesée - Granier
Distance : 37 km
Dénivelé positif : 2152 m
Carte : IGN TOP25 3532OT «Massif du Beaufortain - Moûtiers - La Plagne»
Topo : improvisé


Sortie n°201 réalisée du 30/06/08 au 02/07/08 en solo
 





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15 mai 2008 4 15 /05 /mai /2008 21:07
L’idée d’aller découvrir le Diois me trotte dans la tête depuis un moment, mais faute de temps pour préparer cette excursion, nous partons un peu à l’improviste en ce très long week-end de Pentecôte.

Le Diois correspond au bassin versant de la Drôme. Il s’appuie au Nord sur les contreforts du Vercors, et se prolonge au Sud par les Baronnies (Mont Ventoux et Montagne de Lure). Massif sédimentaire subalpin, il est moins élevé et plus tourmenté que ses voisins du Nord et correspond à la partie la plus occidentale des Alpes.

Vendredi 09 mai : Nous quittons la vallée du Rhône à hauteur de Valence pour Crest et la basse vallée de la Drôme. Le paysage est marqué par l’imposant massif des Trois Becs, but de notre excursion du jour.

Nous longeons la rivière jusqu’au village de Saillans puis montons vers le col de la Chaudière, point de départ de notre randonnée.

Un arrêté municipal interdit l’accès au sentier, conséquence de 3 chutes mortelles ces 4 dernières années. Ce n’est pas très rassurant ! Cependant mes investigations m’ont permis d’évaluer au mieux les risques réels. Et finalement, le passage «délicat» se résume à quelques mètres exposés sur un sentier étroit et humide, mais cela passe très bien si l’on est attentif et prudent.

Nous montons donc à la fraîche au milieu des genêts, genévriers et chênes pubescents parés de leurs premières feuilles encore toutes vertes et tendres. L’ambiance est bien méridionale dans cette Drôme aux accents déjà provençaux.

Nous débouchons au Pas de Siara, sur des pelouses sèches parsemées d’Orchidées. Il nous faut encore remonter 300 mètres pour atteindre le sommet du Veyou (1589m), point culminant des Trois Becs, où notre arrivée fait fuir une marmotte prenant son bain de soleil matinal.


Le sentier se poursuit en crête le long d’impressionnantes falaises calcaires. Une première descente et remontée d’une centaine de mètres nous amène au second sommet, le Signal (1559m). La vue s’étend à l’Est sur le vaste synclinal portant la forêt de Saoû, et formant un navire dont les Trois Becs seraient la poupe et nous les fiers capitaines.

Encore une descente au pied des dentelles de calcaire blanc lité du Turonien et nous voilà cette fois sur un large sentier bien entretenu, qui nous conduit au 3ème et dernier sommet (Roche Courbe, 1395m). Au dessus de nos têtes, des hirondelles des rochers remontant la falaises nous survolent en rase-motte.

Le temps chaud et voilé réduit nettement la visibilité : Si l’on aperçoit le Grand Veymont et les plateaux du Vercors, on devine plus qu’on ne voit les sommets toujours enneigés du Dévoluy.

Nous descendons ensuite sur le sentier maintenant trop aménagé (bétonné par endroit) vers le col des Auberts et le trou de la Laveuse. Cette écaille rocheuse percée en son centre offre une vue pittoresque sur le village de Saillans.

Le chemin du retour traverse la forêt de Saou. Abrités du soleil sous une magnifique hêtraie, nous suivons la piste empruntée par le GR9 jusqu’au pas de Siara, avant de redescendre par le sentier «interdit» où nous croiserons d’autres randonneurs avertis !

Il est 14h quand nous rejoignons la voiture. Nous déjeunons sur Saillans et visitons ce petit village aux ruelles étroites, lovées autour de son église.

 Poursuivant notre découverte de la région, nous remontons la Drôme jusqu’à Die. Cette sous-préfecture de 5000 âmes est une ancienne citée gallo-romaine, «Dea Augusta Vocontiorum», devenue capitale du peuple des Voconces, puis siège d’un évêché dès le IVème siècle. Foyer important du protestantisme au XVIème siècle, Die devint «place de sureté» pour les hugenots lorsque l’Edit de Nantes mit fin aux guerres de religions en 1598.

Nous profitons également d’être en ville pour faire un tour à la cave coopérative où nous achetons quelques bouteilles de ce frais et pétillant vin de muscat qu’est la Clairette.

Plus à l’Est de Die, c’est un charmant vallon aux eaux tumultueuses qui nous mène à l’ancienne abbaye de Valcroissant (reconvertie en gîte) aux pieds des falaises de la montagne vercorienne de Glandasse. C’est l’occasion d’une rafraîchissante pause  avant de poursuivre jusqu’à Luc-en-Diois, où nous nous installons pour la nuit dans un camping à la ferme, au pied du fameux Claps et du saut de la Drôme.

 
  Les Trois Becs (1589m)

Type : BS
Localisation : Drôme (carte de situation)
Point de départ : Col de la chaudière (D156 - Saillans)

Itinéraire
:
Col de la Chaudière - pas de Siara - le Veyou - le Signal - Roche Courbe - trou de la Laveuse - pas de Siara
Distance : 8 km
Dénivelé positif : 850 m
Carte : IGNT TOP25 3138OT «Dieulefit - St Nazaire-le-Désert - Forêt de Saoû»

Topo : D'après mes investigations sur le net

Sortie n°200 réalisée le 09/05/08 avec Estelle
 



Samedi 10 mai : Le Claps est un chaos rocheux issu de l’éboulement d’un des flancs du Pic de Luc en 1442. Cet amoncellement rocheux barre la rivière, formant 2 barrages emprisonnant la Drôme (et aujourd’hui asséchés). Quant au «saut», il résulte de la construction de la route sous laquelle fut aménagé un passage pour l’écoulement des eaux.

Du camping, nous allons visiter ce dédale de blocs propice à l’escalade, puis longeons la rivière et prolongeons notre balade jusqu’à Luc, quelques kilomètres plus loin. Ravitaillement et café en terrasse complètent cette matinée.

Nous reprenons ensuite la voiture et empruntons une pittoresque petite route de montagne où nous ne croiserons pas un chat. Après avoir pique-niqué au col de Miscon, face au sommet du Jocou (point culminant du Diois) nous redescendons sur les gorges de Gats, entaillées par quelques canyons comme le Rio-Sourd, si étroit qu’il est à peine visible de la route.

Nous voilà maintenant à Châtillon-en-Diois, certainement le plus beau village de notre itinéraire. Nous flânons dans le dédale médiéval de viols fleuries (petites ruelles).

Nous poussons ensuite jusqu’au cirque d’Archiane, Gavarnie local et porte d’entrée des plateaux du Vercors. Mais les bourgeonnements cumuliformes rendent le ciel menaçant et les premières gouttes nous accueillent tandis que nous franchissons le tunnel du col de Menée et accédons au Trièves, au pied du Mont Aiguille.


La route du retour nous conduit alors à Grenoble où nous passerons la journée de Dimanche en charmante compagnie, avec Stéphanie, Laurent et leur petit Eymeric autour de notre premier barbecue de l’année. Merci pour l’accueil !




Pour en savoir plus : Office du tourisme du Pays Diois


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30 avril 2008 3 30 /04 /avril /2008 21:24
Soleil oblige, après plus de 2 mois d’abstinence, nous repartons dans les Alpes, profiter des restes (encore conséquents) de neige. Tourisme sur les bords du lac d’Annecy et ascension en raquettes du Parmelan occuperont les 48h de ce premier week-end «de saison».

Samedi 26 avril : Ce n’est pas notre première visite à Annecy, mais, comme chaque fois, le charme de cette cité de 50’000 habitants, préfecture de la Haute-Savoie, opère.

Le centre ancien est un entrelacs de ruelles et traboules médiévales, dominé par un superbe château fortifié, symbole, tour à tour, de la puissance des Comtes de Genève puis de celle des Genevois-Nemours.

En effet, dès le XIVème siècle la ville devint la capitale du Genevois, les Comtes de Genève s’opposant ainsi au pouvoir temporel des évêques sur la cité éponyme. Rattachée par la suite à la Savoie, Annecy est alors donnée en apanage aux Genevois-Nemours (branche cadette de la maison de Savoie) et conservera une certaine autonomie, ainsi que la mainmise sur les territoires savoisiens du Genevois, du Faucigny et du Beaufortain jusqu’en 1659.

Les nombreuses églises nous rappellent qu’après le triomphe de la réforme calviniste à Genève (1536), la ville est devenue le nouvel évêché et a abrité les ordres catholiques en fuite. Cette situation lui vaudra le surnom de «Rome des Alpes», avant celui, plus connu aujourd’hui, de «Venise des Alpes», qu’évoquent ses canaux et son lac.

Nous flânons dans les rues bondées en ce Samedi de brocante, nous attablant au soleil sur les bord du Thiou avant d’aller visiter le château-musée : en plus d’une exposition permanente sur l’art populaire alpin, 2 expositions temporaires sont à l’affiche. Si la première, «Aux origines de la photographie de montagne», paraissait prometteuse, la petite salle présentant une trentaine de clichés m’a un peu laissé sur ma faim.

En revanche, Estelle et moi avons adoré la seconde, qui n’a pourtant rien à voir avec la montagne. Œuvre de l’artiste catalan Joan Fontcuberta, ce dernier nous présente les travaux et découvertes scientifiques du mystérieux Dr Peter Ameisenhaufen : «Des monstres et des prodiges», un bestiaire saugrenu qui nous rappelle comme parfois les apparences sont trompeuses.

De l’autre côté de la cour, la tour et le logis Perrière abritent l’Observatoire Régional des Lacs Alpins. 700m² nous permettent d’en savoir un peu plus sur les grands lacs savoyards. On y apprend ainsi que le lac d’Annecy est le deuxième lac de France après celui du Bourget (exception faite de la partie française du lac Léman). Formé lors de la fonte des grands glaciers alpins (il y a 18000 ans), il est alimenté par plusieurs petites rivières, nées dans les montagnes environnantes des Bornes à l’Est et des Bauges à l’Ouest, mais aussi par une puissante source sous-lacustre, le Boubioz, qui jaillit à 82 m de profondeur. Le lac se déverse enfin à Annecy dans le Thiou et le canal du Vassé, qui se rejoignent et alimentent le Fier, affluent du Rhône.

Après cette page culturelle et géographique, nous consacrons la fin de cette chaude après-midi à une rafraîchissante balade sur le lac à bord de «la Belle Etoile», successeur moderne des vapeurs à aubes du début du siècle. Nous longeons paisiblement les rives où se succèdent villas, hôtels et châteaux (Menthon, Duingt) sur fond de cimes enneigées, alors que la journée touche à sa fin.








Dimanche 27 avril : J’ai négocié l’heure du départ avec Estelle, pour que nous ne  commencions pas trop tard notre randonnée.

Nous quittons donc Annecy un peu avant 8h, en direction du massif préalpin des Bornes et du village d’Aviernoz, et garons la voiture sur la route du chalet de l’Anglettaz (prononcer l’Anglette), encore fermée à la circulation.

La montée en sous-bois est assez raide mais agréable. Alors que nous progressons en silence, 2 chevreuils surgissent soudain et cavalent dans notre direction, fuyant certainement d’autres randonneurs plus haut. Nous apercevant au dernier moment, ils nous éviteront de peu ! Brève mais belle rencontre…

Vers 1500 m, les premières traces de neige font leur apparition, tandis que nous débouchons sur l’alpage de l’Anglettaz. Si les Crocus fleurissent en versant Sud, le versant Nord est encore bien blanc et il est temps de chausser les raquettes.

Nous poursuivons notre route jusqu’au crêt des Outalays avant de basculer sur le plateau du Parmelan, vaste étendue karstique dominée par la Tête du Parmelan et sa face Nord abrupte.

Couvert de lapiaz et de gouffres, assez vallonné, parsemé de pins à crochets, il est encore totalement enneigé, et sa traversée peut s’avérer délicate. Nous suivrons donc les recommandations du topoguide, qui, pour une fois, nous invite à marcher dans les traces de nos prédécesseurs, pour éviter de se perdre ou de chuter dans un aven partiellement caché par la neige. Nous croisons d’ailleurs plusieurs de ces gouffres, et certaines entrées sont même équipées de rappels.

250m plus haut, le panorama se dévoile enfin alors que nous atteignons le sommet, son refuge et sa croix. Nous profitons d’une vue très étendue malgré un léger voile, annonciateur d’un changement de temps. Le regard porte du Jallouvre à la Pointe Percée, et de la Tournette au massif des Bauges, avec, comme toujours le Mont Blanc pour décor de fond.

Nous nous régalons de ce paysage et d’un bon reblochon fermier avec une tranche de jambon cru fumé achetés la veille. Nous ne sommes pas dans les Bornes pour rien !

Nous repartons vers 12h30 et la descente est déjà moins agréable. Le soleil de cette fin Avril cogne fort et rend la neige très molle et humide. Nous croisons beaucoup de randonneurs qui montent bien tard à mon goût, et pour la plupart sans raquettes (et même en short). A leur pénible avancée dans cette neige s’ajoute le risque, si vite arrivé, d’un mauvais pas : c’est dans de telles conditions que je me suis foulé le genou il y a 3 ans, alors je sais de quoi je parle !


2h plus tard, nous sommes de retour à la voiture, puis une paire d’heures supplémentaires et nous voilà à Mâcon, où pour finir ce week-end ensoleillé en beauté nous passons la fin de l’après-midi au potager.

Lundi 28 avril : il pleut…


 
  Le Parmelan (1832m)

Type : ASR-mixte
Localisation : Haute-Savoie (carte de situation)
Point de départ : Route de l'Anglettaz (Aviernoz)

Itinéraire
:
Route de l'Anglettaz - crêt des Outalays - Parmelan - retour identique
Distance : 11 km
Dénivelé positif : 875 m
Carte : IGN TOP25 3430OT
«Mont Salève - St Julien en Genevois -  Annemasse»
Topo : D'après Pierre Millon, «30 balades à raquettes entre Bornes et Aravis», éd. Didier Richard, p. 19

Sortie n°199 réalisée le 27/04/08 avec Estelle
 

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15 février 2008 5 15 /02 /février /2008 10:35
Pour ces vacances d’hiver, Estelle et moi partons pour la Suisse : Berne d’abord, puis quelques jours dans les Préalpes où balades en raquettes, tourisme, gastronomie et détente nous attendent. De quoi fêter dignement nos 8 ans de vie commune !

Samedi 08 février : La ville de Berne a été fondée en
1191 par Berthold V, duc de Zähringen (puissante dynastie du Saint Empire romain germanique). Le centre historique se presse sur les hauteurs d’un méandre encaissé de l’Aare. Rebâti en grès au XVème siècle, suite à un incendie, il conserve un caractère moyenâgeux et pittoresque qui lui vaut de figurer au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Nous arrivons en ville en fin de matinée et tombons en plein week-end de carnaval (Fastnacht). Mais l’ambiance est encore si calme que nous nous demandons s’il s’agit du début ou de la fin des festivités ! Il n’y a pas foule, et dans le centre fermé à la circulation nous avons tout loisir pour parcourir les rues pittoresques bordées d’arcades, admirer les fontaines ornées de sculptures hautes en couleurs et découvrir le célèbre carillon animé de la Zytgloggeturm (tour de l’Horloge).

Ville libre après la chute des Zähringen, Berne rejoint en 1353 la jeune confédération helvétique avant de devenir le siège des institutions fédérales en 1848. L’imposant Bundeshaus (palais fédéral) de style néo-renaissance en est le symbole.

Mais Berne est avant tout la ville des ours : En effet, la légende rapporte que Berthold V aurait organisé une partie de chasse, à l'issue de laquelle le nom du premier animal capturé serait donné à la nouvelle cité : il s’agira d’un ours, «ein Bär», la ville s'appellera donc «Bärn», devenu «Bern(e)» et l'ours en sera son emblème. C’est pourquoi la bärengraben (fosse aux ours) abrite toujours (et depuis le XVIème siècle) des ours bruns. Mais quel triste spectacle aujourd’hui que de voir évoluer ces animaux dans ce trou vétuste. Heureusement, un projet de parc de plus de 6000 m² devrait voir le jour dès 2009 et permettre aux plantigrades de se déplacer dans un espace plus naturel et plus adapté, et de bénéficier d'un accès aux eaux de la rivière.

Nous déjeunons à deux pas de là, dans l’Altes Tramdepot [ch], et dégustons les fameuses spécialités alémaniques à base de pommes de terre que sont les rösti (prononcer reuchti).

L’après-midi est plus festive et de nombreuses «Guggenmusik-Cliquen» (fanfares qui ne jouent que pour le carnaval) animent les rues, envahies par les odeurs de saucisses et les vapeurs de bière, mais l’ambiance reste très «bon enfant».

Nous quittons la fête pour visiter la cathédrale St Vincent. Cet édifice gothique supporte fièrement le plus haut clocher du pays (100m). Nous grimpons les 344 marches par l’escalier en colimaçon de la tourelle d’angle, largement ajourée : l’atmosphère est aérienne et nous donne le tournis. Dépassant les cloches dont la plus grosse pèse près de 10 tonnes, nous atteignons le pied de la flèche. De là haut, la vue s’étend des toits de la vieille ville aux sommets des alpes bernoises.


De retour sur le plancher des vaches, nous consacrons la fin de l’après-midi au Schweizerisches Alpines Museum – Musée alpin suisse.

Je ne connais pas l’histoire de cette institution fondée en 1905, mais à la vue de la belle architecture de la ville, on aurait espéré un bâtiment plus joli que cet immeuble fade et triste.

Le contenu, en revanche, est du plus grand intérêt : sur deux niveaux sont présentés le milieu naturel (relief, géologie, glaciologie, faune et flore) et le milieu culturel (cartographie et mensurations, économie, traditions populaires, paysages et aménagements…) donnant un bon aperçu des Alpes suisses.

On y trouve également la plus grande collection de reliefs de montagne au monde. Une exposition temporaire leur est d’ailleurs consacrée : «Construire les montagnes» qui retrace le passage de la carte bidimensionnelle au relief tridimensionnel de manière accessible et ludique. Un volet présente en particulier la vie et l’œuvre de Xaver Imfeld [ch] (1853–1909), cartographe et ingénieur suisse «maître de la carte en relief et des panoramas».

Quant à la plus grande salle du musée, elle abrite une maquette géante de l’Oberland bernois avec un ingénieux appareil de visée qui permet d’identifier les sommets en les pointant (et vice versa). Elle présente également «l’ascension» et «la chute», diorama de Ferdinand Hodler créé en 1874 pour l’exposition universelle d’Anvers. Ces deux toiles de 7,25m par 4,35m s’inspirent de la tragédie du Cervin et sont «la représentation symbolique du destin de l’homme». Malheureusement, en 1916, elles ont été découpées en 7 parties, aujourd’hui exposées dans leur disposition d’origine.






Dimanche 10 février : Nous quittons Berne pour le lac de Thoune, puis remontons le Nieder Simmental (basse vallée de la Simme) jusqu’à Erlenbach. Nous sommes ici dans les Préalpes de l’Oberland bernois, aux reliefs calcaires escarpés assez proches de notre Chablais.
 
A Erlenbach, nous embarquons dans le téléphérique du Stockhorn, qui nous propulse en quelques minutes à plus de 1600m. Nous descendons à la station intermédiaire de Chrindi, coincée entre deux imposantes masses rocheuses et dominant le lac d’Interstocken (Interstockensee).

La neige est au rendez-vous et nous sommes presque seuls. Raquettes aux pieds, nous quittons rapidement la piste damée contournant le lac pour remonter le flanc Est du Cheibenhorn.

Nous faisons la trace dans une poudreuse excellente et atteignons un collet qui offre une première perspective sur les sommets du Simmental et, plus loin, sur la trilogie de l’Oberland que forment l’Eiger, le Monch et la Jungfrau.

Quelques Tétras-Lyres fuient à notre approche alors que nous longeons la combe située sous l’arête rocheuse du Cheibenhorn. Il reste encore 50m pour atteindre le sommet mais la crête déneigée nécessite de se déséquiper. J’ai la flemme d’enlever les raquettes, et de toute façon, la vue ne sera pas plus grandiose que celle que nous aurons tout à l’heure, au Stockhorn.

Nous descendons en direction des fermes d’alpage de Vorderstocken, à moitié ensevelies sous la neige, puis sur l’Oberstockensee. Ce second lac offre un paysage digne d’une aquarelle de Samivel : La neige immaculée recouvre avec douceur les reliefs vallonnés qui nous entourent.

Après un agréable pique-nique, nous nous enfonçons dans un bois parsemé de quelques beaux avens et retrouvons l’Interstockensee. Il est 13h30 et, autour du lac, il y a maintenant de nombreux promeneurs.

Le second tronçon du téléphérique nous amène sous le sommet du Stockhorn, à près de 2200m.

Installés dans de confortables transats sur la terrasse du restaurant, nous découvrons un panorama époustouflant : La vue s’étend du Mont Blanc au Titlis sur presque toutes les Alpes suisses. Seuls les 4000 du Valais font défaut, cachés par les cimes toutes proches de l’Oberland. Autour de nous, les chocards à bec jaune virevoltent dans un ciel limpide, à l'affût de généreux bras nourriciers.

Malgré un tunnel percé dans la roche et qui permet d’admirer la vue côté Nord, nous grimpons quand même sur la cime : De là haut, la transition entre la plaine au Nord et les Alpes au Sud est des plus impressionnante, mais le vent violent nous incite à redescendre rapidement pour nous mettre à l’abri.


Nous quittons le Stockhorn vers 16h30 et retrouvons la voiture. Nous reprenons alors la route du Nieder Simmental, ponctuée de jolies fermes bernoises et de pittoresques ponts de bois.

A Boltigen, nous bifurquons vers le Jaunpass (col de Jogne) tandis que les reliefs environnants s’embrasent. Nous quittons alors définitivement le canton de Berne pour celui de Fribourg et la région de la Gruyère.

Au village de Jaun, nous sommes accueillis chaleureusement à l’hôtel Zum Wasserfall (La Cascade), charmant petit établissement sans prétention tenu par Hansyörg Baur et sa famille.


 
  Le Cheibenhorn (1952m)

Type : BN
Localisation : Canton de Berne (carte de situation)
Point de départ : Chrindi (Erlenbach - téléphérique du Stockhorn)

Itinéraire
:
Chrindi - combe et sommet du Cheibenhorn - Vorderstocken - Obertockensee - Chrindi
Distance : 6 km
Dénivelé positif : 350 m (400 avec le sommet)
Carte : CN1207 «Thun» et 1227 «Niesen» ou CN253S «Gantrisch» de l'Office Fédéral de Topographie (Suisse)
Topo : D'après E. Ackermann & A. Wandfluh, «Courses en raquettes - de Montreux au lac de Thoune», CAS, pp. 152-153


Sortie n°195 réalisée le 10/02/08 avec Estelle
 



Lundi 11 février : Après une bonne nuit de sommeil, nous voilà attablés pour un petit déjeuner typiquement gruérien avec ses meringues et sa fameuse double crème !

Notre objectif du jour est le Chalet du Régiment ou Chalet du Soldat, centre d’instruction inauguré en 1945 à l’initiative d’un major d’Infanterie de montagne, et qui s’est peu à peu ouvert au public et au tourisme.

Nous démarrons cette randonnée directement du village où nous remontons une piste encore enneigée mais verglacée et bien damée. Nous ne chausserons les raquettes que quelques kilomètres plus loin, à l’alpage de Gross Rüggli.

Nous longeons la face Nord et ombragée des Gastlosen, cathédrales de pierre auréolées de soleil dont les rayons flirtent avec les pinacles et clochetons rocheux de la crête. Ces majestueuses falaises n’usurpent pas leur surnom de «Dolomites suisses».

Enfin au col, nous retrouvons la lumière et découvrons le chalet : c’est un grand bâtiment entièrement recouvert de tavillons, particulièrement ouvragés. Fermé en dehors des week-ends, nous pique-niquons à côté, mais pourrons quand même y prendre un café, car les jeunes gardiens y habitent à l’année.

De la terrasse on aperçoit une bonne partie des Freiburger voralpen (Préalpes fribourgeoises) du Vanil Noir à la Hochmatt, dont nous avions réalisé l’ascension en juin 2006.

Le retour est un vrai régal. Nous profitons des raquettes pour couper à travers la poudreuse et regrettons juste de ne pas avoir de luge pour filer sur les derniers kilomètres de piste qui mènent au village.

Notre journée se termine par 2 heures de détente dans les nouveaux Bains de la Gruyère. Allongés sur un lit de bulles dans une eau à 35°, la tête dans un air à 0°, nous admirons le fin croissant de lune et les étoiles à travers les volutes de vapeur tandis que les 7 coups du clocher de Charmey nous rappellent qu’une fondue nous attend à 2 pas de là.

 
  Le Chalet du Soldat (1752m)

Type : ARN
Localisation : Canton de Fribourg (carte de situation)
Point de départ : Jaun/Bellegarde
Itinéraire
: Jaun - Gross Rüggli - Chalet du Soldat - retour identique

Distance : 12 km
Dénivelé positif : 740 m
Carte : CN1226 «Boltigen» ou CN253S «Gantrisch» de l'Office Fédéral de Topographie (Suisse)
Topo : D'après E. Ackermann & A. Wandfluh, «Courses en raquettes - de Montreux au lac de Thoune», CAS, pp. 84-85


Sortie n°196 réalisée le 11/02/08 avec Estelle
 



Mardi 12 février : Pour terminer ce long week-end, nous faisons route vers le village fortifié de Gruyères que nous avions déjà visité il y a deux ans.

Après avoir flâné dans la rue principale, face au Moléson enneigé, nous allons prendre un dernier verre dans le bar attenant au musée Hans-Ruedi Giger.

Cet artiste contemporain, créateur d’Alien, nous offre ici un espace bien éloigné de l’univers gruérien traditionnel.

Mais l’heure du retour a sonné, et nous quittons le canton de Fribourg et ses Préalpes pour le pays de Vaud, où mon grand-père nous reçoit pour une dernière nuit en Suisse.

En conclusion, ces 4 jours à la montagne auront été bien agréables, et quel dépaysement à moins de 3 heures de route de Mâcon !
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29 janvier 2008 2 29 /01 /janvier /2008 21:49
Si nous allons à Grenoble ce week-end, c’est d’abord pour voir Stéphanie et Laurent, devenus depuis notre dernière visite les heureux parents d’un petit Eymeric. Mais c’est également l’occasion d’aller voir cette expo-photo et d’aller crapahuter dans la neige sur les hauteurs du Vercors voisin.

Samedi 26 janvier : Nous passons une bonne partie de la journée avec Stéphanie, Laurent et Eymeric. Cet adorable nouveau-né est finalement bien plus sage que ne le laisse entendre son papa... et nous reviendrons donc avec plaisir pour jouer les baby-sitters !

En fin d'après-midi, nous gagnons Grenoble. Garés au Parc Relais comme à notre habitude, le tramway nous amène en centre ville, d'où nous rejoignons la place de Verdun et l’ancien Musée de peinture, reconverti en Maison de la Photo de Grenoble et de l’Isère.

Mais arrivés devant la porte, quelle déception ! L’exposition est temporairement suspendue après la chute d’un morceau du plafond de la salle. Elle ne réouvrira que le 2 février et sera prolongée jusqu’au 10, mais nous n’aurons pas l’occasion de revenir dans un si court laps de temps… C’est bien dommage. Peut-être pourrais-je me contenter du catalogue quand il sortira ? En attendant, je vais flâner dans la librairie Arthaud et son important rayon «montagne», et y achète le dernier numéro de l’Alpe, consacré justement… à la photographie !



Dimanche 27 janvier : Quittant la ville, nous montons dans le Vercors par les gorges du Furon, entrée septentrionale du massif. Les plateaux bordés de falaises qui composent cette partie nord du Vercors sont appelés les «Quatre-Montagnes», et dominent Grenoble, la vallée de l’Isère et celle du Drac.

Nous avons prévu une petite balade en raquettes sur le
plateau de la Molière vers 1500m d’altitude. Le bulletin météorologique et nivologique nous garantit neige au sol et grand soleil pour cette journée. Et c’est là la seconde déception du week-end: si la visibilité est très bonne, un plafond nuageux uniforme couvre malheureusement le ciel dans son intégralité…

Nous avons un peu trop traîné ce matin et la petite route qui mène à notre point de départ est encombrée de voitures de tous côtés : nous ne serons pas seuls. Et pour finir, il n’y a quasiment aucune trace de neige alors que nous sommes déjà à 1200m d’altitude. Voilà la troisième déception de ce week-end.

Vu le monde et le peu de neige, nous laissons les raquettes dans le coffre et partons à pied sur la piste rocailleuse qui monte à travers les épicéas.

Plus haut, la neige est enfin au rendez-vous et si les sommets sont dégarnis, heureusement pour nous les combes et le plateau sont bien remplis. Mais la piste que nous suivons est suffisamment damée par les promeneurs et la neige très portante pour que les raquettes ne nous manquent absolument pas. En Suisse, ce genre de parcours piétonnier est d’ailleurs balisé et s’appelle «Schneepfade» (sentier de neige).

Nous croisons cependant plusieurs groupes de randonneurs progressant à la file indienne, raquettes aux pieds. Comme le dit si bien Jean-Marc Lamory (auteur de topo-guides et pionnier de la raquette en France) «Marcher à raquettes sur une piste damée artificiellement, c'est comme marcher sur une route avec des couvercles de lessiveuses aux pieds», quel intérêt alors à utiliser ce matériel ? (Je vous invite à ce sujet à lire ce plaidoyer légitime contre la taxe raquette).

A mi-parcours, nous déjeunons d’un pain du randonneur (Estelle en a fait plusieurs l’autre jour) sous un épicéa dont le sol est déneigé, puis terminons par un café et une part de tarte aux myrtilles à la terrasse du Gîte de la Molière (il fait plutôt doux et la salle est pleine).

Arrivés au bout du plateau, la table d’orientation de la Molière nous attend, dépassant à peine de la neige. C’est suffisant cependant pour la mettre à profit : Si le ciel reste couvert, le panorama s’étend quand même de la Chartreuse au Grésivaudan, dominé par toute la chaîne de Belledonne puis, plus au Sud, à l’Oisans, avec la Meije que je découvre pour la première fois sous ce profil.

Le retour est bien agréable. Les quelques pentes et la neige ramollie de l’après-midi sont propices au «pas glissé», technique du patineur et du skieur de fond, mais aussi du marcheur quand les conditions sont idéales !

Arrivés au terme de notre balade, il est encore assez tôt et nous décidons d’aller rendre une petite visite à Philippe, le parrain d’Estelle, qui nous contera son projet estival de grande traversée des Alpes françaises.

Puis il nous faudra ensuite affronter la nuit, le brouillard et le trafic dense de l’autoroute avant d’arriver. Mais malgré la route et quelques déceptions, nous aurons quand même bien profité du week-end et de cette sortie au grand air.


 
  Le plateau de la Molière

Type : ARN
Localisation : Isère (carte de situation)
Point de départ : Les Aigaux
Itinéraire : Les Aigaux - la Graille - la Robertière - Gîte de la Molière - la Molière - retour identique
Distance : 12 km
Dénivelé positif : 460 m
Carte : IGN TOP25 3235OT
«Autrans - gorges de la Bourne - PNR du Vercors»
Topo : D'après Julien Schmitz, «52 balades à raquettes autour de Grenoble», aux éditions Didier Richard, pp. 66-67

Sortie n°194 réalisée le 27/01/08 avec Estelle
 

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17 décembre 2007 1 17 /12 /décembre /2007 20:48
Ces dernières semaines bien perturbées ont amené des quantités de neige que l’on n'avait pas vues depuis 11 ans sur les Alpes ! Le retour de conditions anticycloniques est donc propice à la première sortie en raquettes de la saison. Le risque d’avalanche relativement élevé nous incite cependant à la prudence et je choisis comme destination les doux reliefs du Chablais occidental.

Samedi 15 décembre : Nous quittons le Val de Saône dans l’après-midi en direction de Genève. N’étant pas pressés, Estelle me propose un arrêt à Bourg-en-Bresse pour enfin visiter le monastère royal de Brou, à côté duquel nous passons régulièrement depuis notre installation en mâconnais.

Entre Bourgogne et Savoie, ce monument est aujourd’hui inclus dans l’agglomération de Bourg, à l’entrée d’une vaste zone commerciale, ce qui est bien dommage. Les 3000m² de bâtiments conventuels (dont 3 cloîtres) abritent le musée d’art de la ville de Bourg, mais c’est l’église qui reste le point d’orgue de la visite : Cet édifice privé (sans paroisse) est en fait un mausolée, sorte de «Taj Mahal» du gothique flamboyant, construit par Marguerite d’Autriche, grande figure politique du début du XVIème siècle, pour son défunt mari le Duc de Savoie Philibert II. Au centre de la nef épurée, le chœur, clos par un jubé sculpté, abrite en son centre, tel un écrin, les superbes gisants du Duc, de sa mère et de Marguerite. A visiter si vous passez dans le coin.



Quittant la Bresse, nous nous dirigeons maintenant vers le Chablais, autre province de l’ancien Duché de Savoie et massif le plus septentrional des Alpes françaises.

Rattaché à la zone préalpine, le Chablais ne constitue pas une entité géologique homogène comme ses voisins (du Haut-Giffre au Vercors, qualifiés de subalpins) : il est ainsi formé de nappes de charriages (haut Chablais) venues se déposer sur un avant pays mollassique (bas Chablais). Appuyé au Sud sur les contreforts de la Haute vallée du Giffre, le haut Chablais qui culmine à plus de 2000m (les Hauts-Forts, 2466m) plonge dans sa partie Nord-Est sur le Léman (plateau du Pays Gavot) tandis qu’à l’Ouest il se termine par un relief moins tourmenté qui s’ouvre sur la plaine genevoise du bas Chablais : C’est là que débute notre journée de Dimanche.



Dimanche 16 décembre : Comme prévu, un plafond nuageux bas et uniforme occulte le soleil. Mais nous espérons bien monter suffisamment haut pour profiter du beau temps.

Après avoir franchi le col de Saxel, je laisse tomber l’idée initiale d’une balade au Signal des Voirons qui persiste à garder la tête dans les nuages. Traversant alors la «Vallée Verte» (plutôt blanche en ce moment), nous nous rendons finalement sur le site nordique de Plaines-Joux, dans le massif des Brasses, où percent quelques rayons de soleil.

Nous évitons la piste et la foule (toute relative) de ce Dimanche pour couper à vue dans une poudreuse épaisse et immaculée, en direction de la Pointe de Miribel (1581m). Quel plaisir que le crissement étouffé de la neige qui se tasse à chaque pas de raquette ! Autour de nous, des nappes de brouillard vont et viennent, couvrant de givre la végétation alentour, et chaque éclaircie nous laisse entrevoir un ciel d’un bleu limpide, tandis que sur la neige, les rayons du soleil se reflètent en millions de petits diamants.

A l’approche des chalets d’Ajon, nous retrouvons un peu de monde et une neige sillonnée de traces. Alors que nous sortons définitivement de la couche nuageuse, un calvaire en pierre vieux de deux siècles nous mène au sommet, où domine une statue de la vierge.

Arrivés là-haut, quel spectacle ! D’une mer uniforme de nuages dépassent au Nord les «îles» du Haut-Jura, tandis qu’au Sud, les cimes enneigées s’étalent du Môle à la Dent d’Oche, sous le regard du majestueux Mont Blanc.

Nous nous installons près de la table d’orientation, inexploitable car couverte d’une bonne couche de glace, et déballons notre pique-nique : de la terrine de cerf, souvenir du Queyras ! Autour de nous de nombreuses mésanges noires déjeunent également, virevoltant entre les cônes d’épicéas. Tandis qu’Estelle les observe, je tente d’identifier les principaux sommets qui s’offrent à moi. Assis dans la neige, nous profiterons pleinement de ce généreux soleil et du panorama pendant plus d’une demi-heure avant de redescendre.

Sur le chemin du retour, nous ramassons les fruits rouges et mûrs d’églantier, écorchant à maintes reprises nos mains anesthésiées par le froid sur les branches épineuses. J’espère que la confiture que va en faire Estelle en vaudra la peine…

De retour à Plaines-Joux, notre balade se termine autour d’une tarte au citron et d’un café au foyer de ski de fond. Cette promenade nous aura permis d’effectuer une tranquille «remise en jambes» (seulement 4km et 330m de dénivelé) et de profiter pleinement du paysage, du soleil et de cette neige inespérée pour un mois de décembre.

 
  La Pointe de Miribel (1581m)

Type : ASRN
Localisation : Haute-Savoie (carte de situation)
Point de départ : Plaines-Joux (D109b), Bogève
Itinéraire : Foyer de ski de fond - chalets d'Ajon - pointe de Miribel - retour identique
Distance : 4 km
Dénivelé positif : 330 m
Carte : IGN TOP25 3429ET
«Bonneville - Cluses - le Faucigny»
Topo : D'après mes investigations sur le net

Sortie n°191 réalisée le 16/12/07 avec Estelle
 
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11 novembre 2007 7 11 /11 /novembre /2007 10:01
Vacances de Toussaint obligent, nous descendons passer quelques jours sur la côte, pour les 60 ans du père d’Estelle. L’occasion aussi de faire une «pause découverte» en chemin, dans les Alpes de Haute Provence, entre le col de Maure et Digne-les-Bains.

Jeudi 1er novembre : Nous voilà partis. Passé le col Bayard, nous quittons enfin la grisaille des Alpes du Nord pour le généreux soleil des Alpes du Sud, qui nous autorise un déjeuner en terrasse dans la vieille ville de Gap.

Nous remontons ensuite la vallée de la Durance jusqu’au lac artificiel de Serre-Ponçon, à l’entrée de la vallée de l’Ubaye, puis rejoignons la vallée de la Blanche et le bassin de Seyne-les-Alpes par le Col St Jean.

Important centre protestant jusqu’à la révocation de l’Edit de Nantes, Seyne reste avant tout une place forte. En effet, dès 1388, la vallée voisine de l’Ubaye passe aux mains du Duché de Savoie et la ville devient alors un site stratégique défendant l’accès à la Provence (française). En 1690 la citadelle est fortifiée et Vauban confie à Richerand le soin de l’agrandir, mais les coûts élevés et le traité d’Utrecht (1713) rattachant l’Ubaye à la France rendent le projet obsolète.

La région est également spécialisée dans l’élevage du mulet, animal de bât bien adapté aux sentiers escarpés de montagne. La ville de Seyne organise d’ailleurs depuis 1923 un concours mulassier (le dernier en France) chaque deuxième Samedi du mois d’Août.

Après avoir franchi le col de Maure, nous nous engageons dans l’étroite vallée du Bès et entrons dans la Réserve Naturelle Géologique de Haute-Provence. Les couches sédimentaires déposées au fond de l’Océan Alpin durant l’ère Secondaire s’entremêlent ici de façon complexe, se chevauchant en grande partie (nappe de Digne). Nous sommes bien loin de l’organisation stricte des chaînons subalpins des Alpes du Nord, où se succèdent des massifs bien identifiés (Haut-Giffre, Bornes, Bauges, Chartreuse et Vercors).


Le Bès, principal affluent de la Bléone, recoupe perpendiculairement le relief durant son parcours, créant de magnifiques clues : Après Verdaches, il forme une gorge profonde dans les grès triasiques, puis, après Barles, il entaille par deux fois les massives barres calcaires du tithonique dressées à la verticale.

Plus au sud, nous nous arrêtons pour une petite marche de quelques kilomètres (1h30 A/R) pour aller voir un Ichtyosaure fossilisé au milieu des robines. Il est conservé sous verre en pleine nature et, sans les panneaux explicatifs, nous aurions eu bien du mal à identifier les restes de ce saurien aquatique d’un autre âge.

Nous terminons notre excursion géologique aux portes de Digne face à l’impressionnante dalle aux ammonites qu’on ne peut louper de la route. 1500 ammonites rassemblées ici par les courants marins s’étalent sur près de 350m².

La journée prend fin tandis que nous rebroussons chemin et remontons toute la vallée pour atteindre le village d’Auzet et la chambre d’hôte où nous passerons les 2 prochaines nuits. Nous sommes chaleureusement accueillis par nos hôtes, un jeune couple installé ici depuis peu.






Vendredi 2 novembre : Nous partons à l'ascension du sommet des Monges, point culminant du secteur. Dès 8h00, nous sommes à Barles, et engageons la voiture sur la piste longeant le torrent du Descoure. Cette dernière est normalement carrossable jusqu’à un gué permettant d’atteindre le hameau de Vaux, mais nous nous arrêtons à mi-parcours (1,5 km), face à une profonde ornière boueuse que nous ne souhaitons pas franchir.

20 minutes de marche plus tard, nous arrivons au parking terminal de la piste. La traversée du hameau abandonné de Vaux se déroule au milieu de feuillus aux couleurs dorées, puis se prolonge le long d’anciennes terres agricoles, parmi les lavandes, genets, églantiers et graminées couleur de paille. A l’ubac, sur la rive opposée, s’étend une pinède qui, au fur et à mesure que nous montons, cède la place à un mélézin flamboyant.

La pente se redresse et nous attaquons les lacets du col de Clapouse. Nous dépassons le refuge autarcique du Seignas, posé à une centaine de mètres sur notre droite, puis débouchons au col. Nous sommes au milieu des alpages. Les douces croupes herbeuses qui nous entourent sont dominées par le cirque rocheux des Monges.
 
Un couple de randonneurs nantais vient à notre rencontre pour s’informer de l’itinéraire à suivre. Après quelques échanges, nous poursuivons notre route sur le GR6 en direction du col de la Croix de Veyre: un troupeau de mouflons occupe les lieux. Pour les éviter et les observer sereinement, nous grimpons alors directement vers la crête. Mais quelques minutes plus tard, d’autres randonneurs débarquent et les font malheureusement fuir.

Alors que les faces Nord et Ouest sont armées de falaises calcaires, la crête des Monges forme un doux replat que nous longeons jusqu’au sommet avant de nous poser sur le promontoire de Coste Belle pour y déjeuner.

Le panorama est exceptionnel : Montagne de Lure, Ventoux, Devoluy, Champsaur, Ecrins… Plus à l’Est, le Mercantour nous reste caché par la montagne de la Blanche, la Tête de l’Estrop et les Préalpes de Digne d’où seul le Grand Coyer émerge.

La descente s’effectue le long de la crête nord-ouest, au relief ruiniforme. Nous rejoignons alors la crête de Raus et quittons le sentier pour couper au plus court, à travers les pierriers.

Quelques mouflons dévalent soudain la pente vers nous, mais nous ayant repérés ils fuient maladroitement, provoquant la chute de pierres grosses comme des ballons de foot que nous évitons heureusement en quittant rapidement notre place.

Ayant rejoint la piste du lac des Monges, l’heure déjà avancée de ces trop courtes journées d’automne nous incite à ne pas nous attarder et remonter vers le col de Clapouse. Nous quittons la forêt d’or des mélèzes pour une hêtraie défeuillée où nous croisons quelques cavaliers itinérants.

A l’ombre des Monges, la température fraîchit et nous hâtons le pas alors que le soleil se couche, embrasant les sommets de Blayeul et de l’Estrop. Nous arrivons à la voiture pour 18h, juste à temps, le crépuscule faisant place à la nuit.
 
Nous dînons avec nos hôtes et repartons dès le lendemain matin pour notre destination finale.




En 3 bonnes heures, nous parcourons la pittoresque Route Napoléon, malgré les nombreux camping-cars ! Les cols se succèdent, recoupant les chaînons calcaires des Préalpes de Digne, Castellane puis Grasse… enfin voilà la mer !



 
  Les Monges (2115m)

Type : BS
Localisation : Alpes de Haute-Provence (carte de situation)
Point de départ : Barles (D900a)
Itinéraire : Piste du hameau de Vaux - col de Clapouse - col de la Croix de Veyre - les Monges - lac des Monges - col de Clapouse - Piste du hameau de Vaux
Distance : 17 km
Dénivelé positif : 1140 m
Carte : IGN TOP25 3439ET et 3339ET ou Didier Richard 1/50'000
«Alpes du Sud» (n°1)
Topo : D'après Iris Kürschner, Guide de randonnée «Alpes du Sud», aux éditions Rother, pp. 134-137

Sortie n°190 réalisée le 02/11/07 avec Estelle
 

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16 octobre 2007 2 16 /10 /octobre /2007 20:01
Je profite d’un rendez-vous sur Lyon pour poser une journée et m’organiser un long week-end solitaire au cœur des Alpes. Ma destination : Les hautes vallées savoyardes de l’Arvan et des Villards.

Ces 2 vallées s’ouvrent en rive gauche de la Maurienne, dans les couches sédimentaires et tendres qui bordent les massifs cristallins de Belledonne et des Grandes Rousses et s’étendent jusqu’aux Aiguilles d’Arves. Elles forment un axe historique de communication entre Savoie et Dauphiné grâce aux cols du Glandon et de la Croix de Fer qui permettent de joindre la vallée de la Romanche (Oisans).

Jeudi 11 octobre : Après avoir dépassé «Laura», Land-Art collectif récemment inauguré, j’arrive à St Jean de Maurienne. Principale ville de la vallée de l’Arc, c’est également la porte d’entrée de la vallée de l’Arvan et ma première étape.

Au VIème siècle, Sainte Thècle, originaire de Valloire, rapporte d’Alexandrie les reliques de St Jean-Baptiste : les trois doigts de la main qui baptisa le Christ, et qui deviendront le symbole de la cité, élevée alors au rang d’évêché.

Puis au XIème siècle, un certain Humbert «aux Blanches Mains», 1er Comte de Maurienne en fait sa résidence principale. Ses descendants seront les Comtes et Ducs de Savoie qui finiront à la tête du Royaume d’Italie de 1861 à 1946.
   
Mais de cette capitale historique de la Maurienne et berceau de la Maison de Savoie, il ne reste aujourd’hui pas grand chose exceptés la cathédrale, l’ancien palais épiscopal, et le petit musée dévolu aux célèbres Opinel, couteaux dont les lames sont toujours gravées de la «main couronnée».



Vendredi 12 octobre : De St Jean de Maurienne je remonte la vallée de l’Arvan en rive droite. La route grimpe rapidement pour franchir les gorges et atteindre le plateau des Albiez. Il existe également une route plus directe en rive gauche, mais celle-ci est fermée pour travaux.

Depuis la rive droite, je profite d’une vue intéressante sur le Mont Charvin, objet de la randonnée d’aujourd’hui, et découvre l’impressionnante ravine de la Combe Génin creusée dans le gypse et les cargneules le long du flanc Est de la montagne. Mais ce sont surtout les Aiguilles d’Arves, saupoudrées de neige, qui dominent ici le paysage. J’arrive alors à St Jean d’Arves et monte au hameau du Villard, point de départ de ma balade.

Un bon sentier coupe à travers prés, puis s’enfonce dans les bois d’épicéas de l’Outraz où m’accompagnent quelques écureuils. Le chemin se raidit au sortir de la forêt et je découvre peu à peu, malgré un ciel légèrement voilé, toute la haute vallée de l’Arvan : A ma gauche trônent l’ensemble des Aiguilles (d’Arves et de la Saussaz) suivies du Grand Agnelin cachant le Pic du Mas de la Grave, tandis qu’à l’arrière plan se profilent la Meije et le glacier de la Girose. Plus à droite, c’est la cime englacée de l’Etendard qui ferme le panorama.


Je débouche alors sur la crête effilée qui s’ouvre sur la Combe Génin. Quelques cheminées de fées, semblables à celles de la Casse Déserte (au col de l’Izoard), bordent cette profonde et impressionnante entaille naturelle dans la montagne.

Quelques minutes plus tard j’arrive au sommet. Je déjeune d’un délicieux pain aux noix, lardons et Comté préparé par Estelle, tout en admirant le panorama qui se dévoile maintenant côté Nord, vers la Maurienne et la Vanoise.

Redescendant par les alpages en suivant cette fois la crête Nord, je retrouve la forêt et rejoins le col de la Louvière avant de plonger par d’étroits et raides lacets vers le lac de l’Oeillette.

En cette saison, la palette des couleurs est particulièrement riche : du vert sombre de l’épicéa et du sapin, au vert-jaune du mélèze, puis au jaune d’or des hêtres et des érables, pour finir sur le blanc des blocs de gypse, formant au pied du col un éboulement, qui fait l’objet d’un parcours explicatif aménagé par l’ONF.

Arrivé au lac de l’Oeillette (plutôt une mare qu’un lac), j’emprunte alors une piste forestière boueuse qui mène au hameau du Cruet puis monte vers l’alpage de la Baye, sous le col d’Arves. Le paysage est dominé par les falaises sombres de la face Ouest du Mont Charvin tandis que dans mon dos s’élèvent les immondes barres des stations de ski de la Toussuire et du Corbier, dont les remontées mécaniques occupent tout le versant Nord de St Jean (de Maurienne).

Après la Baye, la piste laisse place à un large sentier qui monte directement au col d’Arves où m’attendent un troupeau de moutons et son berger. Je retrouve alors la vue sur le Haut Arvan, des Aiguilles aux Grandes Rousses.

La descente présente peu d’intérêt puisqu’elle suit une piste de ski et ses canons à neige. Je rejoins ainsi les hameaux de St Jean (d’Arves, cette fois) : le Collet et sa jolie chapelle, puis le hameau de la Tour, et enfin Le Villard où j’arrive vers 16h…

Si les hameaux de St Jean avaient un certain charme, il n’en est rien du village de St Sorlin, devenu une véritable station de ski, où s’alignent les résidences hôtelières, toutes fermées en cette saison. Notons quand même 2 édifices intéressants : l’église St Saturnin dont la façade est couverte de couronnes mortuaires en perles, et la chapelle Notre Dame de la Vie-de-Pré-Plan. Malheureusement, ces trésors du baroque savoyard sont également fermés.

Je quitte le village et monte vers le col de la Croix de Fer, où j’ai prévu de passer la nuit. Notre nouvelle voiture ne me permettant pas de dormir dans le coffre, j’installe ma tente à côté du petit lac du Laitelet, juste sous le col, et dîne pendant que le soleil couchant embrase les Aiguilles d’Arves.

La nuit tombe et la température avec : nous sommes quand même à la mi-octobre à 2000m d’altitude. Mais j’ai tout prévu : 2 sous-vêtements chauds, un collant en laine, un bonnet, des gants, et une couette dans laquelle je me roulerai, emmitouflé dans mon sac de couchage.

Je bouquine une bonne heure avant de m’endormir vers 20h30.


 
  Tour du Mont Charvin (2207m)

Type : BS
Localisation : Savoie (carte de situation)
Point de départ : Le Villard (St Jean d'Arves)
Itinéraire : Le Villard - Mont Charvin - col de la Louvière - lac de l'Oeillette - col d'Arves - Le Villard
Distance : 13 km
Dénivelé positif : 1100 m
Carte : IGN TOP25 3435ET «Valloire - Aiguilles d'Arves - col du Galibier»
Topo : D'après «Randonnées en Maurienne»


Sortie n°188 réalisée le 12/10/07 en solo
 



Samedi 13 octobre : 5h30, le réveil sonne. Je souhaite démarrer tôt pour profiter des couleurs de l’aube. Mon objectif pour cette journée : le glacier de St Sorlin.

Il me faut bien ½ heure pour me motiver à quitter mon duvet. Dehors, l’air est glacial, la tente couverte de givre et mon thermomètre indique seulement 2°C.

Il fait encore nuit et le spectacle du ciel étoilé m’émerveille toujours autant. Le lever du soleil est prévu aux alentours de 7h45 mais dès 7h15 (crépuscule civil), il fera assez jour pour y voir quelque chose. Je me prépare un thé bien chaud sous les étoiles.

A 6h45, tout est replié et à 7h00, la voiture est au col et je démarre. J’ai décidé de monter versant Ouest par la piste du refuge de l’Etendard et de revenir par le versant Est, via le col Nord des Lacs.

Je suis surpris de découvrir, dès le départ, des remontées mécaniques qui ne figurent pas sur ma carte (mise à jour en 1998). Des terrassements laissent deviner par endroit ce qui, l’hiver venu, sera une piste de ski.
 
Le ciel est bien dégagé et les premiers rayons du soleil sont pour le Mont Blanc et la Lauzière, avant d’enflammer les Aiguilles de l’Argentière et tout l’envers de la chaîne de Belledonne.

Je descends vers le refuge de l’Etendard et longe ensuite le lac Bramant puis le lac Blanc en rive gauche, la piste cédant enfin sa place à un vrai sentier. En amont du dernier lac, je passe en rive droite, contournant une vaste dépression comblée par les alluvions, où le torrent glaciaire méandre. Le paysage devient plus rocailleux et quelques névés persistent encore à l’ombre, restes probables de l’épisode neigeux de la fin du mois de septembre.

Les derniers mètres se font sur la moraine frontale. Je découvre alors la masse immaculée du glacier de St Sorlin, qui s’écoule du sommet de l’Etendard avant de s’étaler à mes pieds, 30 mètres plus bas.


Je poursuis mon ascension et grimpe sur la selle naturelle qui, au début du XXème siècle, séparait encore le glacier en deux bras distincts. J’accède ainsi à un panorama à 360°: Belledonne, Grand Arc, Lauzière, Mont Blanc, Maurienne, Vanoise, Aiguilles d’Arves… bref, en un seul mot : Grandiose…

Quelques instants plus tard, je me retrouve face au front du glacier. La glace surplombe un ruban d’eau gelée bordé de sables et de limons. Plus loin, un rocher entaille la langue terminale sur quelques mètres laissant entrevoir les entrailles bleutées du géant.

Je fais alors quelques pas sur celui-ci. J’ai l’impression de marcher sur de la terre couverte d’un peu de neige, mais par endroit, la pellicule superficielle laisse entrevoir un cœur massif et transparent comme du verre.

Presque 2 heures plus tard, les yeux et la tête remplis par ce paysage éblouissant, je repars et croise les premiers randonneurs de ces 2 derniers jours.

Je traîne un peu au bord du torrent glaciaire et embête gentiment quelques grenouilles, avant de poursuivre mon chemin, cette fois, en rive droite des lacs aux reflets bleu profond.

Arrivé au col Nord, le sentier se transforme en vaste piste de ski et je descends au milieu des pylônes de plusieurs télésièges. Rien de tout cela n’apparaît sur ma carte et je suis horrifié par ce spectacle. Comment peut-on aujourd’hui encore continuer à développer ce type d’infrastructures, contre toute logique climatique, environnementale,  et même économique ! Le domaine skiable des Sybelles, qui regroupe les stations de St Jean de Maurienne et de la vallée de l’Arvan, s’enorgueillit de plus de 310 km de pistes et grignote petit à petit le Nord du massif des Grandes Rousses, tandis que sa partie Sud est déjà asservie par le domaine skiable de l’Alpe d’Huez…

Seul l’admirable panorama (que ne manqueront pas de découvrir les futurs «consommateurs de masse» de cet hiver) et la vue d’une innocente hermine me remontent un peu le moral durant les derniers kilomètres qui me ramènent au col de la Croix de Fer.

De retour à la voiture, il est temps de rentrer. Malgré des aménagements touristiques que je regrette, la haute vallée de l'Arvan est une magnifique région aux paysages relativement doux et très diversifiés. Je rejoins alors le col du Glandon, et plonge dans l’austère vallée des Villards, longeant les parois verticales du massif de Belledonne, où quelques combes laissent deviner de beaux itinéraires de randonnée. Voilà encore un secteur à prospecter ! Après avoir traversé les villages de St Colomban et de St Alban, me revoilà en Maurienne, où je retrouve l’autoroute. 240km et 2h plus tard, je suis à la maison.


 
  Le glacier de St Sorlin

Type : B
Localisation : Savoie (carte de situation)
Point de départ : Col de la Croix de Fer (D 926)
Itinéraire : col de la Croix de Fer - refuge de l'Etendard - pied du glacier - col Nord des Lacs - col de la Croix de Fer
Distance : 16 km
Dénivelé positif : 780 m
Carte : IGN TOP25 3335ET «Le Bourg d'Oisans - l'Alpe d'Huez - Grandes Rousses - Sept Laux»
Topo : Nombreuses sources (c'est une classique), dont «Randonnées en Maurienne»


Sortie n°189 réalisée le 13/10/07 en solo
 


Quelques références utiles:

On trouve assez peu de topos sur le secteur de l'Arvan, voilà donc une adresse incontournable pour ce coin, comme pour toute la basse et moyenne Maurienne :

Randonnées en Maurienne

Concernant les glaciers, je vous recommande également le «Guide-découverte des glaciers alpins» de Hugo MANSOUX aux éditions GAP, qui présente le milieu glaciaire sous toutes ses coutures ainsi que 30 itinéraires d’approche (dans les Alpes françaises).

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18 septembre 2007 2 18 /09 /septembre /2007 12:55
Ce week-end, nous partons pour la Suisse romande. Si j’ai choisi cette destination, c’est pour combiner une belle randonnée, dans un secteur que nous ne connaissons pas, à l’exposition sur Samivel (au Château de St Maurice) qui se termine à la fin du mois.
J’ai établi un programme relativement chargé pour ces 48h, qui allie culture, randonnée et détente et doit nous amener du lac Léman aux pieds du Grand Muveran, en passant par St Maurice et les thermes de Lavey-les-Bains.


Samedi 15 septembre : St Gingolph, 10h00 - Un panache de fumée annonce l’arrivée du «Rhône», bateau à vapeur de la Compagnie Générale de Navigation. Ces navires à roues à aubes, au profil si caractéristique ont été introduits sur le lac Léman à la fin du XIXème. 8 sont encore en activité et si certains ont été modernisés (motorisation diesel), 6 utilisent toujours la vapeur pour fonctionner, et il est possible d’observer pistons, bielles et manivelles en pleine action au cœur du navire. C’est le cas du «Rhône», mais ici, les bielles sont lubrifiées sous pression et la machinerie est donc malheureusement partiellement camouflée par 2 énormes «capots».

Le bateau file vers la riviera vaudoise. Nous passons l’embouchure du Rhône dont les eaux laiteuses se jettent dans le Léman. En rive gauche, c’est le canton du Valais avec le Chablais franco-suisse et les Dents du Midi que l’on devine dans un ciel bleu mais légèrement brumeux ; en rive droite, c’est l’extrémité Sud-Est du canton de Vaud qui forme ici une enclave montagneuse coincée entre les cantons de Fribourg au Nord, de Berne à l’Est et du Valais au Sud. Ces Alpes vaudoises, qui accueilleront nos pas dès demain, culminent au sommet des Diablerets (3210m), et prolongent naturellement les Alpes bernoises, auxquelles elles sont communément rattachées.

Nous approchons maintenant du château de Chillon, imposante forteresse s’avançant sur le lac et but de notre excursion matinale. Le cadre est de toute beauté malgré le double ruban de l’autoroute suspendu quelques centaines de mètres au dessus.


Contrôlant l’accès entre le plateau romand et la plaine du Rhône, l’édifice fût tour à tour savoyard, bernois et enfin vaudois. Nous visitons cette vaste bâtisse, témoin de l’architecture féodale. En point d’orgue, nous parcourons le chemin de ronde et grimpons dans le donjon, qui offre des vues imprenables sur les cours intérieures de l’édifice et sur le lac et les montagnes du Chablais.

Le retour sur St Gingolph s’effectue à bord du «Vevey», autre vapeur, mais à motorisation Diesel (depuis 1955), qui fête ses 100 ans cette année. De là, nous prenons la route pour St Maurice.



Installé au pied d’un verrou glaciaire enserrant la vallée du Rhône, cette citée est à la fois une place stratégique et le siège d’une importante abbaye (nous sommes en Valais, terre catholique tandis que le Canton de Vaud est protestant).

Le site religieux : L’abbaye est fondée en 515 par le roi burgonde Sigismond sur un précédent sanctuaire, abritant les restes de Maurice d’Agaune et ses compagnons martyrs. Au IIIème siècle, ces soldats thébains au service de Rome, auraient été exécutés pour avoir refusé de persécuter des chrétiens près d’Octodure (actuelle Martigny).

Grand propriétaire terrien, le monastère jouera un rôle politique important durant le moyen-âge, grâce à son statut «d’abbaye territoriale», lui permettant d’exercer directement son pouvoir sur les 5 paroisses de son territoire.

Plus ancienne abbaye d’Europe occidentale en activité à avoir été occupée en permanence, elle abrite aujourd’hui une congrégation de chanoines réguliers de St Augustin.

L’église, reconstruite à plusieurs reprises, est consacrée Basilique mineure en 1948. Alors que nous la visitons, nous avons la chance d’assister à un récital du chœur d’hommes de la Schola de Sion. Un «Agnus Dei» solennel accompagne nos pas dans ce lieu millénaire.

La place forte : La position de St Maurice, occupant un étroit défilé sur le Rhône, lui permet de contrôler facilement l’accès aux cols transalpins du Grand St Bernard et du Simplon. Mais le Château n’est que la partie visible d’un important réseau de fortifications mis en place au cours des derniers siècles.

Au XIXème, sous la pression d'un nouveau risque de conflit européen, des fortifications bastionnées sont élevées au dessus du défilé, pour tenir le pont du Rhône, selon les plans du futur Général Dufour.

A la veille de la seconde guerre mondiale, ces fortifications sont reprises dans un plan plus global visant à protéger les axes de communication stratégiques du pays. Le plateau suisse étant difficilement défendable face à une invasion allemande, le Général Guisan fait alors des Alpes une véritable forteresse : le Réduit National. La montagne est ainsi truffée d’ouvrages militaires et de galeries à la manière d’un gruyère (oups !… d’un emmental, le gruyère est un fromage suisse sans trous!).

Le château abrite aujourd’hui des expositions temporaires. Et si nous sommes là ce week-end, c’est surtout pour la rétrospective sur Samivel, né il y a un siècle. Mais cette exposition mérite à elle seule un article dans ce blog, j’y reviendrai donc très bientôt.

Quittant St Maurice, nous remontons depuis Bex la vallée escarpée de l’Avançon jusqu’à Pont-de-Nant, terminus de la route. Départ de nombreuses randonnées, Pont-de-Nant se situe à l’entrée de la Réserve du vallon de Nant et regroupe un jardin alpin (la Thomasia) et une auberge où nous logerons ce soir.

En cette saison, le jardin alpin est assez pauvre en fleurs et nous préférons flâner vers le vallon de Nant avant de nous attabler autour d’un Papet vaudois. Ce plat local se compose d’une fondue de poireaux et pommes de terre, accompagnée d’une saucisse aux choux. Un verre de rouge du Chablais agrémente ce copieux et délicieux dîner.

Tandis que nous nous installons dans le dortoir, un sympathique air d’accordéon monte de la salle à manger. Il est rapidement suivi par quelques voies chauffées par l’alcool et nous serons réveillés vers minuit par ces tardifs fêtards venus se coucher. Leurs éclats de rires laisseront rapidement place à des ronflements tout aussi gras et peu discrets. Merci encore à ce pharmacien parisien qui inventa en 1918 les célèbres bouchons d’oreille à base de cire et de coton !






Dimanche 16 septembre : L’aérienne Pointe des Savolaires était mon objectif premier, mais j’ai du négocier avec Estelle les 1200m d’un trop raide dénivelé. Du coup, nous partons pour une balade plus facile (900m) au pied du Lion d’Argentine, et qui nous offrira finalement une vue plus dégagée sur le secteur. L’ascension solitaire de ce sommet me tente (400m de plus) mais François Labande qui propose cette sortie «dans les montagnes de suisse romande» qualifie les pentes terminales de «raides, glissantes parfois, pratiquement dépourvues de sentier, un peu exposées, et demandant donc beaucoup de prudence». Ce sera pour une autre fois…
Le soleil est levé depuis bientôt une heure lorsque nous entamons notre randonnée, mais la verticalité des lieux nous maintient dans l’ombre du Grand Muveran. Le sentier, qui évite la piste d’alpage, monte à travers une forêt où les teintes d’automne sont déjà bien présentes. Nous la quittons et débouchons au chalet du Richard.

Le soleil illumine la crête calcaire de l’Argentine alors que nous passons sous les barres et glaciers suspendus de Plan Névé et arrivons sur l’alpage de la Vare. Quelques Yourtes occupent les environs et donnent au lieu des airs d’Asie centrale. Derrière nous, dans l’enfilade de la Pointe des Savolaires, les Dents du Midi se présentent sous leur profil le plus impressionnant.

Après avoir traversé une vaste étendue plane et caillouteuse, nous quittons le sentier du col des Essets et prenons à gauche le chemin de l’alpage de Bovonne. Nous rejoignons le soleil pour cette ultime montée sur les flancs de l’Argentine. Le sentier traverse quelques dalles calcaires qui réverbèrent la chaleur et comme il n’y a pas un brin d’air, l’ambiance est étouffante.

Arrivé au pied du «Lion», nous basculons sur l’autre flanc de l’Argentine. Le sentier traverse une zone pentue et ravinée et un troupeau de moutons, encadré par un Patou, occupe le passage. Nous tentons une première approche, mais le jeune chien nous tient à l’œil. Nous contournons au maximum les ovins par le bas, mais il nous faut ensuite rejoindre le sentier, seul passage au milieu de ravines ébouleuses. Le gardien des lieux veille et tandis que nous avançons lentement, il se met à aboyer… nous continuons et il vient à notre rencontre… il est maintenant juste derrière nous et aboie de plus en plus fort. Nous gardons notre calme, mais il finit par attraper et tirer la veste d’Estelle… qui en est quitte pour une grosse frayeur, mais nous sommes passés !

Le sentier descend maintenant sur l’alpage de Bovonne et nous offre une vue imprenable sur les Diablerets, le miroir d’Argentine, le Grand Muveran et le Vallon de Nant qui se termine par les Dents de Morcles.

Nous replongeons alors sur la vallée de l’Avançon par de raides lacets à travers une forêt d’épicéas. Le sous bois humide est riche de nombreux champignons et nous recoupons plusieurs petits ruisseaux. Au détour du chemin, nous tombons nez à nez avec un sympathique adepte de la «randonnue» avec qui nous bavardons quelques instants avant d’arriver aux Plans-sur-Bex.


Des plans, nous remontons sur Pont-de-Nant par le sentier des échelles et sa volée d’escalier en bois longeant le tumultueux torrent d’Avançon. De retour à notre point de départ, le site est méconnaissable : le parking est plein, les voitures sont partout, le long de la route, à l’entrée des sentiers… Nous trouvons néanmoins un coin tranquille pour pique-niquer puis redescendons dans la vallée du Rhône, où les bains de Lavey nous attendent pour 2 heures de piscine, jets hydromassants, sauna, hammam et autres plaisirs aquatiques, le tout au pied de la Dent de Morcles.
Mais il nous faut déjà repartir, car ce soir, Philippe, parrain d’Estelle et randonneur devant l’éternel, est de passage chez nous. Et nous avons promis de fêter dignement avec lui son dernier jour de travail avant une retraite bien méritée.


Le concert de Police (à Genève) et ses 30'000 spectateurs (on y serait bien allé...), combiné au week-end du Jeûne fédéral nous ralentissent un peu sur la route du retour, mais tous les "objectifs" de ce superbe week-end ont été remplis, et ce n'est donc pas une petite heure de retard qui va entamer notre bonne humeur!

 
  Au pied du Lion d'Argentine

Type : B
Localisation : Canton de Vaud (carte de situation)
Point de départ : Le Perréon (D133)
Itinéraire : Pont-de-Nant - Le Richard - La Vare - Sur Champ - alpage de Bovonne - Plans-sur-Bex - Pont-de-Nant
Distance : 12 km
Dénivelé positif : 915 m
Carte : CN1225 «Les Diablerets» de l'Office Fédéral de Topographie (Suisse)
Topo : D'après la carte


Sortie n°187 réalisée le 16/09/07 avec Estelle
 
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29 août 2007 3 29 /08 /août /2007 19:20
Pour terminer ces vacances, nous devions camper 6 jours dans le Queyras mais la météo a eu raison de nos projets. Nous n’y passerons finalement que 4 jours. Ne pouvant tout voir en si peu de temps, nous garderons pour une prochaine fois les secteurs du Val d’Escreins et de Ceillac.

Jeudi 23 août : Retour du beau temps ! Nous quittons Entraunes par la route des Grandes Alpes : Col de la Cayolle puis col de Vars et nous voilà à Guillestre, porte d’entrée principale du Queyras et de son Parc Naturel Régional. Ce territoire des Hautes-Alpes regroupe la dizaine de communes qui couvrent le bassin versant du Guil, affluent de la Durance.

Après un agréable déjeuner au restaurant, nous remontons l'étroit défilé des gorges du Guil et la Combe du Queyras où prédominent les pins sylvestres. Au détour d’un virage, le verrou glaciaire de Château-Queyras apparaît surmonté par son superbe fort.

Nous visitons cette place forte du XIIIème siècle remaniée par Vauban au XVIIème, et qui servait encore au début du XXème. Des panneaux explicatifs bien faits et quelques expositions temporaires viennent agrémenter notre parcours dans les remparts.

Nous continuons ensuite notre route en direction des sources du Guil, et passons respectivement à Aiguilles, Abriès, et Ristolas jusqu’à l’Echalp, ultime hameau de la vallée, qui se termine en belvédère face au Mont Viso. La «nebbia» venue d’Italie nous cache malheureusement la vue sur ce sommet transalpin pourtant si proche.

Mais déjà le jour décline et nous posons nos sacs et valises pour la nuit dans un hôtel d’Abriès.





Vendredi 24 août : Encore une belle journée ensoleillée que nous allons mettre à profit pour une randonnée qui doit nous offrir une vue panoramique sur l’ensemble du Queyras.

Après un copieux petit-déjeuner, nous démarrons notre balade de l’antenne relais dominant Abriès. Nous suivons une piste d’alpage à flanc de montagne, entourés des cris rauques de nombreux geais des chênes.

Peu après les bergeries de Salins, nous quittons la piste au milieu des mélèzes pour remonter un «talweg herbeux» qui nous amène directement dans les pelouses alpines de la montagne de Malrif.

Ayant dépassé la source des Tioures, nous grimpons alors à vue vers la crête que nous longeons par l’Ouest. Le parcours est assez monotone et plutôt long.

A 2799m, nous atteignons enfin la partie rocheuse de cette crête, mais nous sommes encore bien loin du sommet. La vue est cependant suffisamment panoramique pour s’arrêter là et déjeuner. 

Vers le Sud, on découvre le Viso et toute la chaîne de la Haute-Ubaye, dominée par la Font Sancte. De l’Ouest au Nord se succèdent les cimes dolomitiques du Pic du Béal Traversier, le Pic de Rochebrune et les cimes toutes proches du Grand Gleiza et du Bric Froid.

Pour la forme, et en guise de balade digestive, je grimpe jusqu’au sommet, 150m plus haut mais surtout un kilomètre plus loin ! Estelle m’attend… La crête est très facile à parcourir, malgré un passage un peu instable au début dans des schistes. Au sommet, la vue est identique, seul le Bric Froid se dévoilant un peu plus. A l’horizon, la «nebbia» piémontaise forme une mer uniforme de nuages qui déborde maintenant sur le versant français.

De retour auprès d’Estelle, nous repartons. Si nous avons fait s’envoler quelques Rouges-Queues en arrivant, deux grands Corbeaux guettent maintenant notre départ (et nos restes) à quelques dizaines de mètres de là. Ils devront se contenter de croûtes de fromage !


 
  Le Pic de Clausis (2915m)

Type : ASR
Localisation : Hautes-Alpes (carte de situation)
Point de départ : Antenne relais au dessus d'Abriès
Itinéraire : Piste dela Bergerie des Salins - vallon du torrent des Tioures - crête et Pic de Clausis (retour identique)
Distance : 14 km
Dénivelé positif : 1125 m
Carte : IGN TOP25 3637OT «Mt Viso - St Véran – Aiguilles - PNR du Queyras»
Topo : D'après Pierre Maes, «50 sommets sans corde dans les Haute-Alpes», aux éditions Ophrys, pp. 38-39


Sortie n°184 réalisée le 24/08/07 avec Estelle
 

Nous reprenons la voiture en direction du col Agnel où nous avons réservé notre nuit au refuge. Nous dînons dans la salle hors-sac située en contrebas du bâtiment après avoir dégusté une bière au soleil couchant, avec les Ecrins d’un côté, et l’impressionnante pyramide de schistes lustrés du Pain de sucre de l’autre. Demain, nous montons là haut, mais vue d’ici la pente me semble bien raide !




Samedi 25 août : Un petit vent frais nous accueille sur «l’autoroute» du GR58 tandis que nous montons au col Vieux. Derrière-nous, les Ecrins s’illuminent et devant nous, des marmottes matinales nous saluent. Nous sommes seuls et c’est un luxe ici. Il faut dire qu'il n'est que 7h du matin...

Au col, nous enfilons gants et bonnet tout en découvrant la crête des Taillantes et le lac de Foréant 200m plus bas. Nous montons alors à droite sur les contreforts du Pain de Sucre. Le sentier est aussi marqué que le GR, et à l’approche de la paroi, les sentes et traces se multiplient.

Finalement, aucune trace ne semble plus évidente q’une autre et nous montons «au petit bonheur la chance». Nous tombons alors sur un couloir assez raide que nous escaladons. Le passage est pentu et je suis surpris car ce sommet est réputé «facile». A la sortie du couloir, nous retombons sur une trace plus ou moins évidente qui nous permet de gagner le sommet.

Nous l’atteignons et sommes accueillis par le soleil et un vent violent. Estelle me fait remarquer que ce souffle est très proche de celui qu’on trouve sur la côte atlantique : puissant et régulier, sans aucun (ou presque) relief pour le contrecarrer à cette altitude.

L’arête sommitale est assez étroite, et les abîmes qui l’entourent sont impressionnants. Surtout en face Sud. Malgré le soleil, le vent est glacial et les conditions ne sont pas optimales pour s’attarder. Le livre d’Or est plein, tans pis ! Quelques photos et nous redescendons rapidement nous mettre un peu plus à l’abri. Nous étions les premiers au sommet, mais déjà un couple nous succède.

La descente est bien plus évidente. Nous ne désescaladons pas le couloir, mais le contournons, encore une fois dans une pente raide et ébouleuse.

Arrivé en bas, je découvre notre «erreur» : nous avons attaqué l’ascension trop haut et trop à gauche (tracé rouge). A nos pieds, un bon sentier mène vers le pierrier central. C’est certainement par là qu’il fallait grimper (tracé bleu).


Pour le retour, nous faisons une boucle par le col Agnel proprement dit. Après avoir été seuls, nous croisons maintenant beaucoup de monde. Juste au-dessus du col routier, une table d’orientation permet d’identifier une partie du paysage, du val Varaita aux Alpes-Maritimes.

Il n'est pas midi quand nous récupérons la voiture et redescendons vers Fontgillarde. Quelques agriculteurs ramassent les dernières bottes de foin sur des prairies couvertes de Colchiques : l’Automne approche.

A Pierre-Grosse, nous bifurquons vers St Véran par la route pittoresque qui traverse le Bois (de mélèzes) des Amoureux. Si le village est mignon et présente encore quelques beaux exemples de maisons à fustes, il ne mérite pas, à mon goût, toute la publicité qu’on lui fait.

Nous continuons notre périple par Molines et sa belle église St Romain, à l’ombre de laquelle nous pique-niquons.

De retour dans la vallée du Guil, nous prenons maintenant la direction du Col de l’Izoard. Alors que nous sirotons un verre en terrasse à Arvieux, nous avons la chance d’apercevoir nos premiers ongulés de ce séjour : 4 chevreuils qui traversent à seulement quelques mètres des habitations ! Pourquoi monter là haut, alors qu'il suffit de s'attabler à un café et d'attendre
...

Avant d’entamer les lacets du col, nous quittons la route du retour pour une dernière étape. Un temps devenu plus doux nous permet enfin d’envisager une nuit sous la tente.

Nous nous posons au camping du Planet, qui occupe un bois de pins à crochets, au fond d’un vallon sauvage, entouré de hautes parois calcaires. Le gérant est absent et a laissé un mot à l’attention des arrivants : «De retour à 21h30, installez-vous et profitez, vous êtes en vacances, il sera toujours temps de venir régler demain». Nous ne nous faisons pas prier…

L’après-midi et la soirée sont très agréables dans cet environnement calme, et nous en profitons pour flâner, car c’est certainement la dernière fois de ces vacances.




 
  Le Pain de Sucre

Type : BS
Localisation : Hautes-Alpes (carte de situation)
Point de départ : Refuge du col Agnel
Itinéraire : Refuge - col Vieux (GR58) - Pain de Sucre - col Agnel - refuge
Distance : 6 km
Dénivelé positif : 628 m
Carte : IGN TOP25 3637OT «Mt Viso - St Véran – Aiguilles - PNR du Queyras»
Topo : D'après Pierre Maes, «50 sommets sans corde dans les Haute-Alpes», aux éditions Ophrys, pp. 54-55


Sortie n°185 réalisée le 25/08/07 avec Estelle
 



Dimanche 26 août : Pour ce dernier jour, nous nous levons encore une fois à l’aube et rejoignons le terminus de la route du camping, au Pré des Vaches. Nous sommes sur le célèbre GR5 qui relie la Méditerranée à la Mer du Nord.

Une piste rocailleuse nous mène au Pré Premier, petit plateau d’alpage, reconverti l’hiver en site de ski de fond. 2 «vie ferrate» occupent les reliefs environnants et dans la falaise calcaire que nous longeons nichent des centaines d’hirondelles des rochers… Le spectacle est impressionnant!

Nous montons ensuite au hameau d’alpage de l’Eychaillon, où trônent de magnifiques fermes. Nous quittons ici le GR5 qui monte sur notre droite au col des Ayes avant de redescendre sur Briançon.

La piste se termine plus loin, aux Chalets de Clapeyto et nous pénétrons alors dans le vaste cirque de la montagne de l’Agnelil, au relief doux et vallonné, mais fermé par de belles parois rocheuses.

Les moutons dorment encore et les Patous sont pour l’instant avec les bergers croisés plus bas. En revanche, les marmottes sont très actives. Leurs sifflements perçants les trahissent et nous en croisons une multitude.

A l’approche de la douce crête de Terre Blanche, à peine marquée par le col de Néal, les aiguilles du Béal Traversier se mirent dans quelques petits lacs d’altitude. L’endroit est superbe et nous nous y arrêtons un moment.

Au loin, nous découvrons les pitons cargneuliques qui dominent le paysage lunaire de la Casse Déserte, au col de l’Izoard.

Le temps passe et il nous faut maintenant redescendre. Le sentier qui nous ramène au Pré de Vaches est aussi varié que celui de la montée, et même si j’ai adoré l’ambiance du Pain de Sucre, cette boucle dans les alpages reste ma plus belle balade du séjour. Estelle ne me contredira pas.

De retour au camping vers 11h, nous prenons notre douche et plions la tente. Les vacances sont finies ! Nous rentrons par le col de l’Izoard et du Lautaret, et déjeunons à la Grave, face aux glaciers de la Meije, dernière vision d’altitude avant quelques temps…

 
  Les alpages et le col de Néal

Type : B
Localisation : Hautes-Alpes (carte de situation)
Point de départ : Pré des Vaches (à l'ouest de Brunissard)
Itinéraire : Pré des Vaches - chalets de Clapeyto - col de Néal - le Collet - Pré Premier - Pré des Vaches
Distance : 10 km
Dénivelé positif : 550 m
Carte : IGN TOP25 3537ET «Guillestre - Vars – Risoul - PNR du Queyras»
Topo : D'après Iris Kürschner, Guide de randonnée «Alpes du Sud»,
aux éditions Rother, pp. 98-99 (boucle en sens inverse)


Sortie n°186 réalisée le 26/08/07 avec Estelle
 


Et pour en savoir plus
sur cette belle région
: www.queyras.com


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